"Je ne fais pas confiance à ces gens-là pour gérer la France": le prix Nobel d'économie Philippe Aghion refuse que le RN ou LFI "prennent le pouvoir"

Invité sur BFMTV, l'économiste proche d'Emmanuel Macron s'est montré critique envers les programmes du RN et de la France insoumise.

S'il a pris ses distances avec Emmanuel Macron ces dernières années, Philippe Aghion qui a contribué à la rédaction du programme du chef de l'État en 2017 reste plus proche de ses idées que de celles de ses opposants. Invité sur BFMTV ce vendredi, le prix Nobel d'économie a dit ne pas vouloir du Rassemblement national ni de la France insoumise à la tête du pays:

"Je ne veux pas que le RN prenne le pouvoir. Je ne fais pas confiance à ces gens-là pour gérer la France. Je ferai tout pour que cela n'arrive pas", a-t-il dit, ajoutant que "LFI c'est pareil, (...) je les mets sur le même plan".

Interrogé par ailleurs sur les propos d'Édouard Philippe qui a assuré jeudi "ne rien devoir" à Emmanuel Macron et appelé à sa démission, Philippe Aghion a jugé cette déclaration "inacceptable". "Il a été le Premier ministre du président. Il doit énormément au président de la République". L'économiste estime en outre que "le président doit aller jusqu'au bout de son mandat", malgré la crise politique.

"Il faudra une grosse réforme des retraites"

Philippe Aghion a également jugé nécessaire la suspension de la réforme des retraites décidée par Sébastien Lecornu pour éviter la censure du PS. "Si on ne faisait pas l’arrêt des horloges (la suspension du calendrier de la réforme) il y avait censure à nouveau et on allait dans l’inconnu", a-t-il dit. Pour autant, ce partisan de la retraite par points estime qu’"il faudra une grosse réforme des retraites" car "on doit travailler plus" compte tenu du faible niveau du taux d’emploi des jeunes et des seniors en France.

L'économiste a enfin rappelé son opposition à la taxe Zucman qui prévoit de taxer à hauteur de 2% les patrimoines de plus de 100 millions d'euros. "Pourquoi je critique la taxe Zucman? Parce qu'elle s'attaque à l'outil de travail", a-t-il dit, ajoutant que cela serait nuisible pour la compétitivité du pays.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco