Pourquoi la Hongrie a été choisie pour la prochaine rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine

Donald Trump et Vladimir Poutine à Anchorage, en Alaska, le 15 août 2025 - ANDREW CABALLERO-REYNOLDS © 2019 AFP
Le président américain et son homologue russe vont de nouveau se rencontrer "dans les deux prochaines semaines", cette fois-ci en Hongrie, afin de poursuivre les négociations pour "mettre fin à la guerre entre la Russie et l'Ukraine", a indiqué Donald Trump, sur son réseau Truth Social, ce jeudi 16 octobre.
Leur dernier sommet, le 15 août en Alaska, s'était conclu sans perspective concrète de paix. Cette fois, le président américain a dit qu'il espérait "mettre fin à cette guerre 'sans gloire' entre la Russie et l'Ukraine".
La rencontre aura lieu "à un endroit convenu, à Budapest'", a-t-il ajouté sans donner de date précise, soulignant qu'il rencontre Volodymyr Zelensky ce vendredi dans le bureau ovale. Le président ukrainien sera reçu à la Maison Blanche pour la troisième fois depuis le retour au pouvoir du républicain.
Un appel entre Orban et Poutine ce vendredi
Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, s'est félicité de cette rencontre entre les dirigeants russe et américain dans son pays, jugeant qu'il s'agit d'une "excellente nouvelle pour les peuples attachés à la paix dans le monde". Ajoutant: "Nous sommes prêts!"
Il a également déclaré ce vendredi qu'il parlerait au président russe Vladimir Poutine dans la matinée en tant qu'hôte de la rencontre.
La Hongrie, un "partenaire loyal"
Plus proche allié de Donald Trump et de Vladimir Poutine au sein de l'Union européenne, Viktor Orban est particulièrement apprécié par le président américain. Lors du sommet en Égypte sur la paix à Gaza, Donald Trump n'avait pas manqué de chanter les louanges du dirigeant hongrois.
"Nous aimons Viktor. Tu es fantastique. Je sais que beaucoup de gens ne sont pas d'accord avec toi mais je suis le seul qui compte. C'est un grand leader", avait-il salué.
Viktor Orban est aussi un critique acharné du soutien occidental à Kiev dans sa guerre contre la Russie. Au sein de l'Union européenne, la voix hongroise sort du lot, plaidant pour des liens cordiaux avec la Russie, remettant également en question l'aide militaire accordée à l'Ukraine.
Le Premier ministre nationaliste a affirmé que Budapest est "le seul endroit en Europe aujourd'hui où une telle rencontre peut avoir lieu", estimant que la Hongrie est le seul soutien à la paix sur le continent.
Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010, a souligné que son pays s'était révélé être un "partenaire loyal", qui "s'est toujours tenu" aux côtés de ses amis.
Un territoire sûr malgré le mandat d'arrêt
Le président russe, "présumé responsable" de crimes de guerre en Ukraine, est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) et voit ses déplacements être limités.
En Alaska, Vladimir Poutine se trouvait dans un pays, les États-Unis, qui n'est pas membre de la CPI. Si la Hongrie l'est toujours, Viktor Orban a annoncé que le pays allait s'en retirer. Ce retrait sera effectif le 2 juin 2026.
En avril dernier, le Premier ministre hongrois avait déjà accueilli Benjamin Netanyahou, lui aussi visé par un mandat d'arrêt de la CPI pour des "crimes contre l’humanité et des crimes de guerre commis depuis le 8 octobre 2023". Viktor Orban avait alors refusé d'appliquer le mandat d'arrêt international.
Entre l'Ukraine et la Hongrie, des relations tendues
Par ailleurs, les relations entre l'Ukraine et la Hongrie sont tendues. En septembre, Volodymyr Zelensky avait accusé des drones hongrois d'avoir pénétré en Ukraine le mois dernier, ce que Viktor Orban avait finalement reconnu, avant d'affirmer que "l'Ukraine n'était pas un État souverain indépendant". "Il s'agit pour l'Occident d'une tentative impérialiste de s'accaparer des terres, des ressources et de l'argent", avait-il déclaré dans une allocution télévisée.
"Nous serons impatients d’entendre ses réflexions sur la souveraineté et l’indépendance de l’État une fois qu’il se sera libéré de sa dépendance à l’égard de l’énergie russe", avait rétorqué sur X, ministre des Affaires étrangères ukrainien, Andrii Sybiha sur X. Ce dernier avait déploré que "le Premier ministre reste intoxiqué par la propagande russe".