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Gouvernement Bayrou: les associations féministes dénoncent la nomination de Darmanin à la Justice

Le nouveau ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, assiste à une cérémonie de passation de pouvoir avec son prédécesseur au ministère de la Justice à Paris, le 24 décembre 2024.

Le nouveau ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, assiste à une cérémonie de passation de pouvoir avec son prédécesseur au ministère de la Justice à Paris, le 24 décembre 2024. - JULIEN DE ROSA / AFP

Au lendemain de la nomination de Gérald Darmanin au ministère de la Justice, plusieurs associations féministes s'insurgent de voir débarquer l'ex-ministre de l'Intérieur place Vendôme. L'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique parle, lui, de "déconnexion affligeante".

Chez les féministes, l'annonce du gouvernement ce lundi 23 décembre, a suscité de très vives réactions. Après avoir passé un peu plus de quatre ans à Beauvau en charge de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin succède désormais à Didier Migaud à la Justice.

Des nouvelles responsabilités, confiées par le centriste François Bayrou, que Gérald Darmanin se sent prêt à assumer. Lors de la passation de pouvoirs mardi matin, l'ancien locataire de Beauvau s'est dit enclin à "agir avec détermination, sévérité et fermeté", précise l'AFP, afin de "réconcilier la justice et les concitoyens."

Un message qui n'est pas bien passé auprès des organisations féministes. En cause, "l'affaire Darmanin" datant de 2020 et portant sur des accusations de viol concernant l'actuel garde des Sceaux.

Bien que la Cour de cassation ait définitivement blanchi l'homme pour ces faits en février dernier en validant le non-lieu en sa faveur, l'homme politique continue de faire l'objet de vives critiques.

La "politique ne comprend rien à la révolution qui se produit"

L'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique (notamment cofondé par les initiatrices du mouvement #MeTooPolitique et des élues), a fait entendre dans une publication Instagram son incompréhension face à une telle nomination.

"Nommer Gérald Darmanin ministre de la Justice, après l'affaire des viols de Mazan signale que le monde politique ne comprend rien à la révolution qui se produit pour les droits des femmes", écrit le collectif, dénonçant une "déconnexion terrible et affligeante" alors même que l'affaire aurait provoqué, par le passé, un "traumatisme national".

Et cet avis, L'Observatoire des VSS en politique le partage avec l'association NousToutes35 qui, toujours sur Instagram, appelle à "péter la gueule" du patriarcat et rappelle les faits qui avaient été reprochés l'époque à Gérald Darmanin.

Une nomination synonyme de "mépris"?

Engagée dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, Amy Bah, militante au sein de l'association NousToutes s'est elle aussi violemment insurgée sur les réseaux sociaux. Dans un tweet, la jeune femme évoque le "mépris" de l'annonce envers les féministes. Elle aussi fait, par ailleurs, référence à Gisèle Pelicot.

Si plusieurs centaines d'internautes appellent à la manifestation, rien n'est envisagé à ce stade.

Camille Dubuffet