Affaire Bétharram: François Bayrou dénonce "une cyberattaque massive" contre le site sur lequel sont publiés des documents

Interrogé sur l'affaire des violences sexuelles et physiques à Notre-Dame-de-Bétharram, le Premier ministre François Bayrou affirme "regretter" ce mardi 27 mai sur BFMTV-RMC que cette affaire "ait été instrumentalisée".
"Cette affaire qui est un drame pour des dizaines et des dizaines de personnes partout en France", "a été instrumentalisée comme une affaire politique", déplore le chef du gouvernement, accusé d'avoir eu connaissance de faits lorsqu'il était à la tête du ministère de l'Éducation entre 1993 et 1997.
Une plainte va être déposée
"J'ai vu et je suis intervenu", assure-t-il sur notre plateau en référence au rapport issu de l'inspection diligenté par le ministère de l'Éducation nationale en 1996. "Je n'ai jamais rien caché".
François Bayrou affirme de plus avoir été victime d'une "cyberattaque" visant à faire "sauter" le site sur lequel il dit avoir publié des documents pour prouver l'inanité" des accusations qui le visent.
"Nous avons mis en ligne ces documents vendredi soir, et dimanche, il y a une cyberattaque massive pour faire sauter le site", décrit-il. "On a remis en ligne et il y a encore eu une attaque plus massive."
"J'affirme, et nous allons porter plainte, que ce site a été l'objet d'une cyberattaque", abonde le Premier ministre. "Cela doit gêner quelqu'un puisque j'ai mis en ligne la preuve absolue par des documents que toutes les accusations étaient fausses". Le site Bayrou.fr est effectivement inaccessible ce mardi.
François Bayrou accusé d'avoir "menti"
Une semaine après son audition sous très haute tension devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les violences scolaires, François Bayrou avait promis le 20 mai de publier "la totalité des documents" pour prouver son innocence.
Plus précisément, des documents qui, selon lui, permettent de réfuter six accusations portées contre lui. Parmi elles: "François Bayrou a menti à l'Assemblée nationale" ou "François Bayrou est intervenu auprès de la Justice" ou encore "François Bayrou a bénéficié d'informations privilégiées". Le texte de son intervention liminaire devant la commission d'enquête et une chronologie de l'affaire ont également été publiés.
Pendant plus de cinq heures lors de son audition le 14 mai, le chef du gouvernement avait rejeté avec virulence les accusations de mensonge ou d'intervention dans les années 1990 auprès de la justice dans l'affaire des violences physiques et sexuelles dans ce collège-lycée, situé près de sa ville de Pau. Un établissement où une partie de ses enfants avaient été scolarisés et où son épouse enseignait le catéchisme.
À l'issue de cette audition très tendue le parlementaire insoumis et rapporteur de la commission d'enquête, Paul Vannier avait affirmé que les débats avaient permis de montrer que François Bayrou avait "menti" lorsqu'il avait été interrogé pour la première fois en février à l'Assemblée sur sa connaissance des faits commis à Bétharram.
Le parquet de Pau enquête actuellement sur près de 200 plaintes. Parmi les faits évoqués au sein de cet établissement scolaire qui a accueilli plusieurs des enfants de François Bayrou, on trouve des masturbations et de fellations imposées ou subies ou encore des châtiments corporels.