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Bétharram: François Bayrou accusé d'avoir "menti" par le rapporteur de la commission d'enquête

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Lors d'une conférence de presse organisée ce jeudi 15 mai, les rapporteurs de la commission d'enquête sur les violences en milieu scolaire sont revenus sur l'audition organisée la veille du Premier ministre François Bayrou. Ils l'accusent d'avoir "menti", d'avoir fait "varier très profondément, très notablement sa version de toute une série de faits".

Devant l'Assemblée nationale et devant les victimes des abus de Bétharram: ce jeudi 15 mai, le Premier ministre François Bayrou est à nouveau accusé d'avoir "menti".

Auditionné la veille pendant cinq heures, l'ancien ministre de l'Éducation a dû prouver qu'il ne savait rien des violences physiques et sexuelles perpétrées au sein de l'établissement privé catholique, où sa propre fille a été victime de violences. Sans convaincre le co-rapporteur de la commission, le député LFI Paul Vannier.

"Il a varié sa version de toute une série de faits"

Sur la base des document saisis par les parlementaires, ainsi que des témoignages récoltés durant les auditions, il conclut que François Bayrou "a menti".

"Il a menti et il le reconnaît en faisant, devant la commission d'enquête, varier très profondément, très notablement sa version de toute une série de faits, de sa connaissance des faits de violence physique et sexuelle à Bétharram, qu'il reconnaît désormais, à la question de son rapport au juge Mirande, par exemple", a lancé avec gravité Paul Vannier.

Affaire Bétharram: François Bayrou face à la commission d'enquête parlementaire
Affaire Bétharram: François Bayrou face à la commission d'enquête parlementaire
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"Je n’ai jamais été informé de quoi que ce soit de violences, ou de violences a fortiori sexuelles. Jamais", avait déclaré devant les députés François Bayrou le 11 mai. Une version partiellement maintenue en commission. "Je maintiens l’affirmation qui est la mienne. Je n’ai pas eu d’autre information comme ministre de l'Éducation nationale que par la presse", a-t-il cette fois répondu.

Le Premier ministre a, pour la première fois, reconnu avoir été informé de ces violences par voie de presse, ce qu'il avait pourtant nié le 13 février 2024 dans Le Point, le 12 mars 2024 au journal Le Monde puis le 29 mars 2024 au Parisien.

"Cette audition s'est transformée en duel entre le Premier ministre et Paul Vannier"

Le quotidien Le Monde révèle par ailleurs une autre incohérence dans les déclarations du Premier ministre. Lors de son audition, le mai de Pau a déclaré être informé "pour la première fois" de la condamnation d'un surveillant pour une gifle sur un enfant. Pourtant, le quotidien de référence l'avait informé de ces faits au moins dès le 13 février. "Vous me l'apprenez", avait déjà répondu le chef du Modem au journal, avant de prétendre redécouvrir les faits durant son audition.

En compte-rendu de l'audition, Paul Vannier a chargé la personnalité de François Bayrou. "Je retiens de cette audition que le Premier ministre est empreint d'une culture de la violence sur les enfants. Il relativise des gestes violents comme des gestes éducatifs. La relativisation de la violence nous enseigne pourquoi François Bayrou ne traite pas avec la vigilance les alertes".

La séance de questions a-t-elle tourné au pugilat? L'autre co-rapporteur du texte, la députée Ensemble Violette Spillebout a regretté que cette séance se soit "transformée en duel entre le Premier ministre et Paul Vannier". "Nous ne tirons pas les mêmes conclusions avec Paul Vannier de cette audition de François Bayrou", a expliqué la député EPR.

Du côté du gouvernement, cette audition ne vient pas remettre en question la légitimité de François Bayrou. "La question de cette audition n’a pas fait l’objet d’une communication du président de la République ni du Premier ministre. Je reprends les propos du président mardi soir où il a apporté toute sa confiance au Premier ministre", a rapporté la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas.

Tom Kerkour