BFMTV
Police-Justice

"Il est dans le déni de toute responsabilité": la lanceuse d'alerte de l'affaire Bétharram répond à François Bayrou

placeholder video
Lanceuse d'alerte dans l'affaire Bétharram, Françoise Gullung pointe ce mercredi "l'amateurisme étonnant" de François Bayrou, auditionné par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale.

Après avoir été mis en cause par François Bayrou, auditionné ce mercredi 14 mai par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur l'affaire Bétharram, Françoise Gullung répond sur BFMTV au chef du gouvernement.

Pour cette ex-professeure dans les années 1990 et lanceuse d'alerte dans cette affaire, François Bayrou est "un homme d'un amateurisme étonnant et confondant". "J'entends quelqu'un qui dit un peu n'importe quoi, c'est l'impression que j'ai eu", estime Françoise Gullung sur notre antenne.

Françoise Gullung "maintient" ses propos

Un peu plus tôt, François Bayrou a mis en cause son témoignage devant la commission d'enquête, qualifiant ses propos "d'affabulation sous serment". Françoise Gullung avait décrit une scène mettant en cause Élisabeth Bayrou, l'épouse de François Bayrou, qui y enseignait le catéchisme. 

"Il est évident qu'il est dans le déni de toute responsabilité qui pourrait être la sienne, que ce soit comme ministre de l'Éducation, comme président du conseil régional et que ce soit comme parent d'élèves", estime Françoise Gullung sur notre antenne ce mercredi soir.

Lors de son audition, le chef du gouvernement a maintenu n'avoir "pas eu d'autre information" à l'époque que "par la presse". Un argument balayé par l'ex-professeure de Notre-Dame-de-Bétharram.

"Dans sa position, l'une des premières tâches est d'avoir quelqu'un qui vous fait une revue de presse (...) et qui vous indique les éléments essentiels", répond Françoise Gullung.

Autre attaque de François Bayrou contre cette dernière, le Premier ministre a avancé que ses propos devant la commission d'enquête ne sont pas ceux que l'on peut trouver en ligne dans le compte-rendu de l'Assemblée nationale.

"Je mets en doute ceux qui rédigent" les comptes-rendus (les fonctionnaires de l'Assemblée NDLR) "et ceux qui contrôlent" l'action du gouvernement en désignant la commission d'enquête.

Françoise Gullung dit, elle, "maintenir" ses dires, alors que la co-rapporteure Violette Spillebout a défendu une commission d'enquête qui "n'est pas à charge", en "ne souhaitant pas qu'on mette en cause le travail de la commission d'enquête".

Plus tard lors de son audition, François Bayrou s'est défendu d'avoir "agoni d'injures cette dame". "Vous en avez fait la principale lanceuse d'alerte et il se trouve que la preuve apportée par le dossier que ce qu'elle affirmait n'était pas possible. Quand vous êtes mis en cause aussi gravement par ce d'entre vous qui l'utilisiez (...), j'ai le devoir de défendre la vérité", s'est justifié le chef du gouvernement.

Matthieu Heyman