BFMTV
Gouvernement

Affaire Bétharram: François Bayrou maintient n'avoir "pas eu d'autre information" à l'époque que "par la presse"

placeholder video
Le Premier ministre est auditionné par une commission d'enquête de l'Assemblée nationale. Il va devoir répondre aux questions des députés sur les faits de violences physiques et sexuelles survenues pendant des années à Notre-Dame-de-Bétharram.

"Il y a eu 25 ans de silence absolu". Le Premier ministre François Bayrou, auditionné ce mercredi 14 mai devant la commission d'enquête sur les violences en milieu scolaire, a maintenu n'avoir été informé des violences à Notre-Dame-de-Bétharram que par la presse à l'époque où il était ministre de l'Éducation nationale.

"Je maintiens l'affirmation qui est la mienne: je n'ai pas eu d'autres informations comme ministre de l'Éducation nationale (...) que par la presse et je n'ai bénéficié d'aucune information privilégiée", a-t-il déclaré devant les députés.

"Ma version n'a pas varié"

François Bayrou, qui affirme également avoir "les dates précises des journaux" mentionnant ces faits de violences, assure que "sa version n'a pas varié", dénonçant une "déformation" de ses propos.

"Je maintiens que comme ministre de l'Éducation nationale, à cette époque et encore maintenant, je n'ai jamais eu autre informations que celles parues dans le journal (...) on entendait parler de ces gifles mais jamais je n'ai entendu parler de violences graves, de violences sexuelles et c'est uniquement par la presse en 1995 et 1997 que j'en ai entendu parler", a-t-il poursuivi.

Le chef du gouvernement, qui a par ailleurs dénoncé l'"instrumentalisation" de cette affaire à travers les réseaux sociaux, a déploré "les attaques les plus brutales et les plus basses" faites à son encontre et "auxquelles il est impossible de répondre parce qu'il n'est aucune instance où répondre".

Le Premier ministre doute de l'"objectivité" de la commission

Le Premier ministre confie n'avoir "pas eu le sentiment" que la commission d'enquête de l'Assemblée était "totalement objective" sur l'affaire Bétharram, dénonçant les "mensonges" du co-rapporteur LFI Paul Paul Vannier.

Le scandale touche intimement François Bayrou, ancien ministre et ancien député, qui a scolarisé plusieurs de ses enfants dans cet établissement catholique réputé, situé près de Pau, la ville dont il est resté maire, et où son épouse a enseigné le catéchisme.

Se sont ajoutées les révélations de sa fille Hélène sur une agression physique par un prêtre dans un camp d'été. Des proches de ce prêtre assurent dans Libération mercredi que François Bayrou avait été informé à l'époque d'une "gifle" donnée à sa fille.

Le parquet de Pau mène l'enquête depuis un an sur environ 200 plaintes visant des faits présumés de violences et de viols dans l'établissement entre les années 1970 et 1990. Les deux rapporteurs, Paul Vannier et Violette Spillebout, rendront leurs conclusions fin juin, après avoir entendu témoins, victimes et anciens ministres.

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV