BFMTV
Rassemblement national

Un LFI à l'Intérieur en cas de censure? Le Pen estime que l'argument de Retailleau n'est "pas digne"

Bruno Retailleau et Marine Le Pen à l'Assemblée nationale le 22 octobre 2024 durant les questions au gouvernement

Bruno Retailleau et Marine Le Pen à l'Assemblée nationale le 22 octobre 2024 durant les questions au gouvernement - Alain JOCARD / AFP

Bruno Retailleau a présenté des hypothétiques ministres de La France insoumise (LFI) comme alternative au gouvernement de Michel Barnier pour mieux interpeller Marine Le Pen qui agite la menace de la censure.

Marine Le Pen accuse Bruno Retailleau de faire dans le "gros rouge qui tache". La leader du Rassemblement national (RN) répond au ministre de l'Intérieur ce mardi 26 novembre après que ce dernier l'a interpellée à plusieurs reprises en citant d'hypothétiques ministres de gauche pour mieux mettre en garde l'extrême droite contre une censure du gouvernement actuel.

Cet argument "n'est pas digne de vous Monsieur Retailleau, ni du peuple français à l'intelligence duquel vous faites offense", écrit la cheffe des députés du RN sur X. Avant d'assurer que "toute nomination d'un Premier ministre" issu de l'alliance de gauche du Nouveau Front populaire, "entraînerait une censure immédiate" de son groupe.

Et Marine Le Pen de conseiller au patron de la place Beauvau de plutôt mettre son énergie à "convaincre Michel Barnier de l'inefficacité, de la violence et de l'injustice de son budget". "Il reste quelques jours", ajoute-t-elle, au lendemain d'un rendez-vous avec le Premier ministre qui ne l'a pas convaincue de cesser d'agiter la menace d'une censure.

Louis Boyard et Sandrine Rousseau

Si les lepénistes passaient aux actes, en se prononçant pour une motion de censure votée par les différents groupes de gauche, la disposition deviendrait effective. Michel Barnier et son gouvernement seraient renversés.

Face à ce scénario, Bruno Retailleau chante le même refrain depuis quelques jours. Celui de la formation d'un potentiel gouvernement de gauche si Michel Barnier tombait. Il a encore joué cette petite musique ce lundi 25 novembre devant des militants LR de Paris, en interpellant Marine Le Pen:

"Pense-t-elle que le pouvoir d'achat serait mieux défendu par (la députée écologiste) Sandrine Rousseau qui veut le droit à la paresse?" "La sécurité des Français serait-elle mieux assurée si, prenons un exemple au hasard, (le député insoumis) Louis Boyard était à ma place, lui qui affirme que la police tue?"

Son raisonnement implique toutefois qu'Emmanuel Macron nomme un Premier ministre du NFP. Ce qui est loin d'être gagné, le président l'ayant refusé une première fois l'été dernier pour des motifs qu'il pourrait à nouveau utiliser à l'avenir.

Baptiste Farge