Motion de censure: Bruno Retailleau met en garde contre une potentielle "crise financière"

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, le 11 octobre 2024, lors de sa visite au centre de rétention administrative au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) - JULIEN DE ROSA / AFP
Au sein du "socle commun" soutenant Michel Barnier, Édouard Philippe n'est pas le seul à employer un ton alarmiste face à la menace d'une motion de censure votée par le Rassemblement national. Bruno Retailleau est sur la même ligne. Le ministre de l'Intérieur met en garde ce jeudi 21 novembre sur CNews et Europe 1:
"Demain, si le gouvernement tombait sur le budget, il y aurait immédiatement une crise financière."
"Et les mécanismes d’une crise financière (...) ne croyez pas que la France [en] soit exempte et puisse être à l’écart de tout cela", insiste l'ex-patron des sénateurs Les Républicains. Et de souligner qu'une dissolution de l'Assemblée nationale ne peut être prononcée par Emmanuel Macron avant "l'été prochain" pour mieux conclure par un question-réponse: "Ça sert à quoi de faire tomber un gouvernement sur un budget? Ça sert précisément à mettre le chaos financier."
"Faire tomber un gouvernement pour mettre un Premier ministre de gauche?"
Frustrés de jouer les seconds rôles sur ce projet de loi, les députés lépénistes montrent les muscles depuis quelques jours et font monter les enchères. Loin du discours conciliant qui accompagnait la nomination de Michel Barnier, permise par l'extrême droite, celle-ci ayant exclu de le censurer a priori.
S'ils se prononçaient pour une censure présentée et votée par les différentes composantes de la gauche, les députés du RN permettraient son adoption. Bruno Retailleau fait passer un message à Marine Le Pen:
"Chacun a sa propre politique, mais faire tomber le gouvernement pour mettre un Premier ministre de gauche? Pour mettre madame Panot (cheffe des députés LFI, NDLR) à ma place comme ministre de l’Intérieur? C’est ce que veut le Rassemblement national?", questionne le patron de la place Beauvau.
Un raisonnement qui impliquerait qu'Emmanuel Macron nomme un chef de gouvernement issu de la gauche. Ce qui n'est pas encore gagné. Tout comme l'adoption d'une motion de censure.