Marine Le Pen juge les échanges avec François Bayrou "plus positifs" qu'avec Michel Barnier

Un échange de bon augure pour la durée de vie de François Bayrou à Matignon? Marine Le Pen a en tout cas affiché sa satisfaction à la sortie de son entretien avec le nouveau Premier ministre qui cherche désormais à se construire une majorité solide à l'Assemblée nationale.
"La méthode est plus positive que ce que j'ai pu voir jusqu'à présent", a avancé la patronne des députés Rassemblement national, accompagnée du patron de son mouvement Jordan Bardella.
"Trop tôt pour dire si nous avons été entendus"
De quoi soulager le nouveau locataire de Matignon qui aura besoin des 124 députés RN pour ne pas être renversé en cas de dépôt d'une nouvelle motion de censure. Mais l'ex-candidate à la présidentielle est bien décidée à ne pas laisser un blanc-seing à François Bayrou.
"Il est trop tôt pour dire si nous avons été entendus", a ainsi jugé Marine Le Pen, assurant être "trop expérimentée en politique pour être rassurée par une conversation".
La députée du Pas-de-Calais a déjà posé des exigences sur le budget 2025 qui doit revenir à l'Assemblée en janvier, une fois que la loi spéciale sur le budget sera votée par le Parlement dans les prochains jours. Il ne devra "pas aggraver les problèmes de pouvoir d'achat des Français".
Le budget moins "injuste avec les Français" ?
Autant dire une vraie gageure dans le contexte d'un budget très compliqué à boucler avec l'explosion des déficits. Marine Le Pen et ses troupes ont voté la motion de censure de la gauche qui a renversé Michel Barnier, rendant de fait caduque le projet de loi de finances pour 2025, le jugeant "injuste avec les Français".
Parmi les sources de colère: la baisse du taux de remboursement des médicaments de 5%. L'ex-Premier ministre avait pourtant lâché du lest, répondant à de multiples demandes du RN, de l'abandon de la hausse des taxes sur l'électricité à la revalorisation des pensions de retraites sur l'inflation.
Barnier et "son sens de la courtoisie"
François Bayrou s'y prendra-t-il vraiment autrement que Michel Barnier? Ces dernières semaines, le ton était monté avec Marine Le Pen. L'ex-candidate à la présidentielle avait accusé le Premier ministre de l'époque début décembre d'avoir "mis fin aux discussions" budgétaires avec le RN.
Le chef du gouvernement, avait, lui, fait savoir qu'il restait "ouvert au dialogue". Quelques jours plus tard, manifestement très agacé, il avait dénoncé "une sorte de surenchère" des troupes RN.
Les relations avaient pourtant commencé dans la cordialité. Marine Le Pen avait salué "son sens de la courtoisie" en octobre et avait promis d'être "une force constructive". Sans l'empêcher de faire voter à toutes ses troupes la censure à peine deux mois plus tard.