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FN: comment interpréter le nouveau nom proposé par Marine Le Pen?

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Invité sur BFMTV ce dimanche, le journaliste et politologue spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus a estimé que le nouveau nom du FN proposé par Marine Le Pen, "Rassemblement national", satisfera ceux "qui connaissent l'histoire du Front national" mais ne marquera pas de "changement".

Au terme d'un long discours de clôture du congrès du Front national à Lille ce dimanche, Marine Le Pen a proposé de rebaptiser son parti "Rassemblement national". Un nom qui, selon le journaliste et politologue spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus, "satisfera ceux qui connaissent un petit peu l'histoire du Front national".

"L'essentiel y est: la référence nationale qui est appelée à être agitée à longueur de temps face aux mondialistes comme les appellent Marine Le Pen, et puis en même temps le 'rassemblement' parce qu'en effet une stratégie d'alliance s'impose pour conquérir le pouvoir", a-t-il analysé. 

"Elle ne renie rien" du passé du FN

Alors que ce congrès et le changement de nom étaient pour le FN l'occasion d'amorcer la "refondation" du parti, Jean-Yves Camus y voit au contraire une "persistance des fondamentaux". 

"Ce que je vois surtout, c'est la persistance des fondamentaux, c'est la persistance d'une pensée de droite dans la partie relative aux valeurs, à la transmission, ou n'est plus dans le ni droite ni gauche là, on est véritablement dans l'affirmation d'un logiciel qui combine à la fois les références de droite et les références identitaires", a détaillé le politologue. 

Ce congrès marque ainsi, d'après lui, le "parachèvement" d'un mouvement qui a commencé "en janvier 2011" avec l'arrivée à la présidence du parti de Marine Le Pen. Avec la suppression de la présidence d'honneur -et donc la mise à l'écart de Jean-Marie Le Pen-, c'est "une page qui se tourne" mais le "logiciel idéologique" reste le même. "Il y a d'autant moins de changement que tout en annonçant un nouveau nom, Marine Le Pen explique qu'il ne s'agit pas de renier quoique ce soit du passé (...) elle ne renie rien, elle ne revient sur rien, elle ne présente pas d'excuses", souligne encore Jean-Yves Camus.

M.P