Un retrait de la légion d'honneur de Nicolas Sarkozy? Pourquoi Emmanuel Macron aura le dernier mot

Le dernier mot reviendra à Emmanuel Macron. Une procédure disciplinaire va être lancée par la Grande Chancellerie de la légion d'honneur afin de décider ou non du retrait de la distinction honorifique de Nicolas Sarkozy, après sa condamnation définitive dans l'affaire des écoutes.
"Nous sommes dans une procédure habituelle pour la chancellerie", a affirmé la porte-parole du gouvernement Sophie Primas lors d'une conférence de presse ce mercredi 5 mars à l'issue du Conseil des ministres.
"Nous allons laisser poursuivre l'ensemble de la démarche qui va avoir lieu, et vous savez qu'en dernier lieu, c'est une proposition de la chancellerie au président de la République", a-t-elle expliqué.
Avant d'ajouter: "Il reviendra donc au président de la République de savoir si on doit retirer ou non la légion d'honneur à un ancien président de la République".
Une procédure prévue par le code de la légion d'honneur
Titulaire de la grand-croix en tant qu'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy a été définitivement condamné à trois ans de prison, dont un an ferme, en décembre pour corruption d'un haut magistrat dans l'affaire dite des écoutes.
Or, selon le code de la légion d'honneur, toute personne condamnée définitivement à une peine de prison égale ou supérieure à un an ferme est "de droit exclue" de l'ordre.
"Comme vous l'avez remarqué, le président Sarkozy a été sanctionné par la justice de manière définitive donc, comme le code de la légion d'honneur le prévoit, la procédure disciplinaire va être lancée", a déclaré le Grand chancelier de la légion d'honneur, le général François Lecointre, ce mardi.
Le conseil de l'ordre de la légion d'honneur se réunira ensuite pour décider d'une sanction qui doit être proposée à l'actuel chef de l'État Emmanuel Macron, en sa qualité de Grand maître de la légion d'honneur, qui arrêtera sa décision par décret.
"Les choses arriveront dans leur temps"
"L'exclusion étant prévue de facto par le code de la légion d'honneur, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup d'incertitudes", a déclaré le général François Lecointre lors d'une conférence de presse à Paris, insistant sur le devoir "d'exemplarité" des récipiendaires de cette distinction.
"Les choses arriveront dans leur temps et je pense qu'elles arriveront", a également précisé le général, ancien chef d'état-major des armées, nommé Grand chancelier en 2023. "Dans les mois qui viennent, ce sujet sera tranché".
Si Nicolas Sarkozy était privé de sa grand-croix, il ne pourrait plus en revêtir l'insigne sous peine de sanctions pénales.