Ukraine: pour Emmanuel Macron, l'"intérêt" de l'Europe est que la "Russie ne gagne pas cette guerre"

Au lendemain de l'élection de Donald Trump, Emmanuel Macron a appelé ce jeudi l'Europe à "agir" et "défendre (ses) intérêts" depuis Budapest où les dirigeants européens se réunissent.

Emmanuel Macron en est persuadé: les dirigeants européens, en dépit de leurs différentes sensibilités, ont en intérêt commun que "la Russie ne gagne pas [la] guerre" en Ukraine.

Le président de la République a fait passer le message ce jeudi 7 novembre à Budapest où les dirigeants de l'UE sont réunis, au lendemain de la réélection de Donald Trump aux États-Unis, qui suscite des inquiétudes sur le soutien apporté à Kiev.

En cas de victoire russe, "cela veut dire qu'il y a, à nos frontières, une puissance impériale à laquelle on dit: 'vous pouvez être expansionniste'", a lancé le président de la République française aux autres dirigeants présents, dont le président ukrainien Volodymyr Zelensky...Mais aussi l'hôte du jour, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, soutien inconditionnel de Donald Trump.

Un moment "décisif"

Ce dernier a assuré pouvoir imposer une paix en Ukraine en "24 heures", sans jamais expliquer comment, mais en décriant l'ampleur de l'aide versée à Kiev pour résister à l'invasion russe. Il a aussi tenu des propos laudateurs à l'égard de Vladimir Poutine.

S'il a affirmé que le rôle de l'UE "n'est pas de commenter" la réélection du milliardaire américain, Emmanuel Macron a jugé que l'Europe faisait face à un "moment d'histoire" "décisif".

"[Donald Trump] a été élu par le peuple américain et va défendre l'intérêt des Américains [...] La question, c'est: est-ce que nous, nous sommes prêts à défendre l'intérêt des Européens", a-t-il déclaré, faisant de cet enjeu une "priorité". Le président appelle ainsi à "agir", à "croire en notre souveraineté et en notre autonomie stratégique".

Pour l'Europe, la ligne à suivre "ne doit être, ni dans un transatlantisme qui serait naïf, ni dans la remise en cause de nos alliances, ni non plus dans un nationalisme étriqué qui ne nous permettrait pas de relever ce défi face à la Chine et aux États-Unis d’Amérique", a-t-il estimé.

Baptiste Farge