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Élysée

Salon de l'Agriculture: Macron achève sa visite marathon, après 15 heures sur place

Emmanuel Macron lors de sa visite au Salon de l'Agriculture à Paris, le 23 février 2019

Emmanuel Macron lors de sa visite au Salon de l'Agriculture à Paris, le 23 février 2019 - Julien DE ROSA / POOL / AFP

Durant près de quinze heures de visite au salon de l'Agriculture samedi, Emmanuel Macron, battant de deux heures son record de l'an dernier, a plaidé pour une Europe qui retrouve sa "souveraineté alimentaire", au milieu d'une foule de visiteurs et d'agriculteurs largement bienveillants.

Arrivé à 8h47 ce samedi matin, Emmanuel Macron a passé près de 14h45 dans les allées du Salon de l'Agriculture, battant de deux heures son record de l'an dernier. Au cours de cette visite marathon, le chef de l'Etat s'est employé à rassurer des agriculteurs toujours inquiets pour leur avenir en se présentant comme "un patriote" défenseur du modèle agricole français dans la future Politique agricole commune (PAC) et a reçu un accueil plutôt bienveillant.

Dans un discours d'une heure environ devant 500 personnes dont des étudiants en filières agricoles, le président de la République a promis "de ne rien lâcher", défendant "la force du modèle français" et plaidant pour une PAC "réinventée", avec une forte dimension environnementale. Il a aussi revendiqué la "souveraineté alimentaire, environnementale et industrielle" pour le continent européen.

Un bain de foule chaleureux

Emmanuel Macron a ensuite entamé son premier véritable bain de foule depuis le début du mouvement des gilets jaunes il y a trois mois. Visiblement ravi d'être là, il a parcouru lentement les allées du salon, s'arrêtant pour discuter à chaque pas, au point de prendre très vite plusieurs heures de retard sur son programme. Le président a été interrompu par des sollicitations disparates comme celles d'un retraité handicapé ou d'un éboueur d'origine tunisienne, qui lui ont confié leurs déboires administratifs avant de lui tomber dans les bras en pleurant.

L'ambiance de ces échanges improvisés est restée très bon enfant, ponctuée de nombreux applaudissements et encouragements, même si ça et là ont fusé quelques sifflets et des "Macron démission". 

Un chevreau va rejoindre l'Elysée

A de jeunes agriculteurs il a assuré: "Je suis le premier à dénoncer les problèmes. Mais il faut que vous, la jeunesse, soyez dans un état d'esprit positif". Peu après, un éleveur lui offrait un chevreau, Désiré, qui rejoindra les deux poules de l'Elysée accueillies lors du salon 2018. Plus tard, il s'est arrêté pour caresser l'agneau Pelote tendu par un éleveur poitevin. Puis il a promis à des éleveurs des Pyrénées que le gouvernement allait "réguler" de manière "pragmatique" les populations de loups.

Tombant la veste, il a passé trois-quarts d'heure sur le stand de l'interprofession du lait, écoutant les professionnels lui raconter les difficiles négociations avec la grande distribution et la concurrence extra-européenne. 

Un cahier de doléances

Si les agriculteurs français attendent beaucoup de la PAC, ils avaient aussi des revendications immédiates: vivre de leurs productions, investir dans des exploitations plus écolos, et ne plus être sans cesse critiqués, ce qu'ils nomment l'"agri-bashing".

"Je n'ignore rien des difficultés du quotidien" des agriculteurs, "néanmoins les choses sont en train de s'améliorer", a affirmé Emmanuel Macron.

Patrick Maurin, élu de Marmande (Lot-et-Garonne), lui a remis un cahier de "doléances" collectées pendant une marche entre Le Touquet, villégiature des Macron, et Paris, exprimant la détresse du monde agricole où un agriculteur se suicide tous les deux jours.

Les gilets jaunes quasi absents

La crainte de voir des "gilets jaunes" perturber la visite présidentielle ne s'est pas matérialisée. Eric Drouet, une des figures du mouvement, a échoué dans sa tentative d'"approcher" le chef de l'Etat et un homme de 32 ans a été éloigné promptement du périmètre présidentiel après avoir brandi un gilet jaune avec l'inscription "oui au RIC", le référendum d'initiative citoyenne.

Mélanie Rostagnat avec AFP