Quartiers, emploi, éducation: ce qu'il faut retenir du discours d'Emmanuel Macron

Le président de la République a livré un discours-fleuve d'une heure et 20 minutes, mardi à Tourcoing dans le Nord, sur sa vision de la politique de la ville et l'"émancipation des habitants des quartiers" difficiles. Tout au long de son monologue, Emmanuel Macron a tenu à rassurer sur les mesures sociales, notamment les dotations versées aux communes.
Une manière de se démarquer de l'image de "président des riches" prêtée par ses adversaires politiques? Le président a répondu à ses détracteurs: "Je ne sais pas ce que ça veut dire, moi, avoir 'une politique pour les riches. Je sais simplement que quand il n'y a pas une économie qui tire tout le pays en avant (...) les quartiers en difficulté ne se portent pas bien". Pour l'aider dans sa tâche, le président s'est adjoint les services de Jean-Louis Borloo, ancien ministre de la ville.
Voici par le menu, les annonces du chef de l'Etat sur la ville, les quartiers, la radicalisation, la sécurité, la formation et l'éducation ou la petite enfance.
> Le "plan de bataille clair" pour les quartiers difficiles
Le constat d'Emmanuel Macron
"C'est une mobilisation de toute la nation qui seule peut répondre au défi immense" de la politique de la ville, a affirmé le chef de l'Etat. "Cette mobilisation nationale pour les villes et pour les quartiers, elle doit être celle du gouvernement, des collectivités territoriales, des associations, des entreprises, des intellectuels". Le président à promis "un plan de bataille clair, avec une mobilisation pleine et entière".
Les mesures annoncées
Le doublement des maisons de santé dans les quartiers difficiles
La construction de nouvelles crèches
La hausse de 30% de l'allocation parent isolé
L'expérimentation des emplois francs (voir ci-dessous)
La sanctuarisation des subventions des associations
Le lancement de "testing" pour connaître les entreprises qui pratiquent la discrimination
Le recrutement de 10.000 policiers pour la police, montée en puissance de la police de sécurité du quotidien.
L'éloignement des jeunes "causant des nuisances"
> Haro sur les contrats aidés, retour des "emplois francs"
Le constat d'Emmanuel Macron
"Qui veut un contrat aidé? Que ceux qui les défendent les prennent! Ils n'en voudraient pas pour eux-mêmes! (...) Et que tous ceux qui, la main sur le cœur, viennent nous expliquer que les contrats aidés, c'est la solution dont on a toujours rêvé, mais qu'ils les prennent, les contrats aidés!", a déclaré le chef de l'Etat, visiblement excédé.
La mesure annoncée
Le chef de l'Etat a acté du retour "le 1er janvier prochain" des emplois francs. Ils ne seront pas généralisés dans un premier temps, mais expérimentés en Ile-de-France ainsi que dans certains quartiers d'Angers, Marseille, Tourcoing ou Roubaix.
> Sur la formation et l'éducation, "clés de l'émancipation"
Le constat d'Emmanuel Macron
Le président a défini l'emploi" comme la "clé de l'émancipation des habitants".
Les mesures annoncées
Mise en avant du "plan de 15 milliards d'euros pour la formation"
Mise en place des expérimentations des "emplois francs" (voir plus haut)
Maintien du dédoublement dans les classes de CP et CE1 en REP et REP+ (zones d'éducation prioritaires.
Développement des internats d'excellence dans les zones sensibles
> Les dotations aux collectivités "seront compensées"
Le constat d'Emmanuel Macron
Dans un contexte budgétaire tendu, le président a tenu à rassurer les communes, dérogeant même à son ambition de limiter au maximum le recours aux emplois aidés. "Il n'y a aucune politique sociale qui puisse tenir (...) s'il n'y a pas une réussite économique à la clef qui la porte et qui permette de la financer", a-t-il martelé.
Les mesures annoncées
Le président Emmanuel Macron a affirmé mardi que "personne ne perdra, dans les communes concernées par la politique de la Ville, le moindre crédit sur 2018".
Maintien de "tous les engagements" pris
Compensation des dotations pour les "quelques collectivités qui auraient pu perdre au changement de périmètre en cours".
Maintien des contrats aidés pour les territoires en difficulté.
> Sur la radicalisation et la "démission de la République"
Le constat d'Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a estimé mardi que la "radicalisation s'est installée parce que la République a démissionné" dans "nombre de nos territoires en difficulté", promettant "une quinzaine de plans de lutte contre la radicalisation" d'ici au début de l'année 2018. "Cette radicalisation, elle s'est installée parce que la République a démissionné", a-t-il asséné.
La mesure annoncée
- "C'est pourquoi, d'ici au début de l'année prochaine, une quinzaine de plans de lutte contre la radicalisation et d'activation d'une politique de déradicalisation seront non seulement présentés par le ministre de l'Intérieur et l'ensemble des ministres compétents, négociés avec les élus, avec des moyens supplémentaires, des fermetures de structures et une action résolue sur le terrain", a-t-il dit.