Le baromètre des éditorialistes - Macron "a répondu aux critiques en l’ayant l’air de ne pas y répondre"

Emmanuel Macron s'est exprimé devant les parlementaires à Versailles. - Ludovic Marin - AFP
Pour la deuxième fois depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron s'est exprimé devant les parlementaires réunis en congrès à Versailles. Certains d'entre eux avaient boycotté le rendez-vous, tandis que d'autres ont exprimé leurs critiques sur la forme de l'événement, reprochant au président de la République de s'exprimer sans avoir à répondre de son action. Des commentaires auxquels le chef de l'Etat a cherché à répondre tout en balayant un large panorama de thèmes. Politique sociale, économique, sécuritaire, migratoire, l'Europe... Emmanuel Macron a livré les réformes qu'il mènerait dans les mois à venir.

> "Ce qui est certain, c’est que les réformes ne s’arrêtent pas"
J’ai eu l’impression d’entendre un président qui a été par moment sur la défensive, par moment à l’offensive. Un président qui est conscient des décalages qu’il y a entre le nombre incroyable de réformes qui ont été mises en chantier, voire votées depuis le début du quinquennat, et les résultats. La plupart de ces réformes mettront du temps, plusieurs années peut-être, pour être concrètes dans la vie quotidienne des Français.
Il a dû répondre à un certain nombre de choses: sur sa personnalité, les critiques sur cette réunion du congrès, mais aussi sur le terrain social avec plein de phrases qu’il faut retenir pour les comprendre:
"Etre plus fort pour être plus juste, c’est l’explication de ses réformes et sur lesquelles il est critiqué."
"Je n’aime ni les castes, ni les rentes, ni les privilèges."
"Il est mensonger de défendre les salariés sans défendre les entreprises."
"Je veux un plan pour la pauvreté pas pour que les pauvres vivent mieux mais pour qu’ils sortent de la pauvreté."
A chaque fois, il y a ce balancement de la pensée macronienne.
Ce qui est certain, c’est que les réformes ne s’arrêtent pas. On se prépare à de très nombreuses réformes qui vont être contestées et c’est peut-être une bataille homérique de plus qui s’annonce sur le terrain social, à la rentrée, à l’automne, et au début de l’année 2019.

> "Il répond à tout en l’ayant l’air de ne pas répondre"
C’est un discours très différent de celui de l’an dernier car celui de l’an dernier était le premier. C’était un discours de présentation, il avait été rendu difficile comme exercice en raison du calendrier car le lendemain le Premier ministre prononçait son discours de politique générale. C’était donc compliqué pour le président de la République de rentrer dans un certain nombre de choses concrètes.
Cette année, il a pu dérouler tous les sujets. C’était un discours dans lequel il répond à tout en l’ayant l’air de ne pas répondre. Il a effectivement coché un certain nombre de cases sur tous les sujets, au fond, sur lesquels il a été critiqué. Plus la critique était forte et persistante et plus l’explication était longue et développée. Par exemple, tout en se défendant d’avoir une politique sociale différente de la politique économique, il a quand même séparé les deux dans son déroulé et a passé une trentaine de minutes à parler de sujets sociaux.