Ce qu'il faut retenir du discours d'Emmanuel Macron à Versailles

Emmanuel Macron à Versailles - Ludovic MARIN / AFP
Une seconde intervention devant députés et sénateurs réunis en congrès au château de Versailles, et une prise de parole longue de 1h30. Emmanuel Macron a fait de ce rendez-vous parlementaire une défense en règle de la première année de son mandat et a esquissé à grands traits son action à venir. Pourtant, c'est de lui qu'il a voulu parler en premier.
> Macron se veut "humble mais résolu"
Assurant ne pas avoir oublié "les colères et les peurs" qui ont précédé son élection à la présidence de la République, il a lancé: "C'est pourquoi je suis devant vous, humble mais résolu."
Il a poursuivi: "Je vais vous faire une confidence: il y a une chose que tout président de la République sait: il sait qu'il ne peut pas tout, il sait qu'il ne réussira pas tout, et je vous le confirme, je sais que je ne peux pas tout, je sais que je réussis pas tout".
> Macron et "l'Etat-providence du XXIe siècle"
Il s'est par la suite attardé sur la politique économique qu'il désire mettre en place. Accusé par son opposition, mais également par des observateurs de plus en plus nombreux, d'être le "président des riches", Emmanuel Macron a notamment avancé vouloir construire "l'Etat-providence du XXIe siècle", objectif dont il a fait sa "priorité pour l'année qui vient".
Il a ensuite défini ce qu'il entendait par là en filant une litanie d'adjectifs. Il a ainsi dit qu'il souhaitait un Etat "émancipateur, universel, efficace, responsabilisant, c'est-à-dire couvrant davantage, protégeant mieux, s'appuyant aussi sur les mêmes droits et les mêmes devoirs pour tous".
> Plan pauvreté annoncé en septembre, entrée en vigueur en 2019
Est-ce à dire que les Français les moins favorisés pourront compter sur de nouvelles aides de l'Etat? Visiblement non. Si Emmanuel Macron a signalé ce lundi que l'annonce du plan pauvreté, dont le report a suscité une vaste controverse ces derniers jours, se ferait "en septembre" pour une entrée en application en 2019, il a annoncé que la "stratégie de lutte contre la pauvreté "ne se contentera pas de proposer une politique de redistribution classique, mais une politique d'investissement et d'accompagnement social. Non pas de nouvelles aides, en solde de tout compte, mais un accompagnement réel vers l'activité".
> "Rien ne changera pour les retraités d'aujourd'hui"
2019, ce sera aussi l'année d'une refonte des systèmes de retraites, d'après le chef de l'Etat. Il faut dire que c'est sur le champ des retraites que ses positions en matière sociale ont été le plus vivement critiquées par l'opposition. "Dès 2019 nous refondrons notre régime de retraite pour protéger mieux ceux dont les carrières sont hachées, instables, atypiques", ce qui concerne "bien souvent les carrières des femmes", a-t-il lancé dans la salle versaillaise.
"Rien ne changera pour les retraités d'aujourd'hui", a-t-il encore posé. Cette partie du discours a soulevé quelques remous parmi les parlementaires.
> Macron s'attaque à la fiscalité... et à François Hollande
Le chapitre fiscal a retenu l'attention d'Emmanuel Macron ce lundi également. Il n'a pas hésité à critiquer une mesure emblématique de celui qu'il appelle son "prédécesseur", François Hollande: "La taxe à 75% n’a pas aidé à créer d’emplois ni amélioré la condition de qui que ce soit en France". Il a ensuite employé le sarcasme pour discréditer cette taxe et l'accuser d'avoir été contre-productive. Il a ainsi affirmé qu'elle avait été positive pour "les gestionnaires de fortunes au Luxembourg, en Suisse et aux Caïmans." Il a dit sa volonté de faire revenir en France les investisseurs étrangers qui l'auraient quittée en instaurant une "fiscalité adaptée et compétitive".
Corrélant la baisse de la fiscalité à la baisse des dépenses publiques, il a ajouté qu'Edouard Philippe présenterait "dans les prochaines semaines les nouvelles décisions permettant de tenir les engagements de baisse de nos dépenses publiques". Selon lui, il faudra s'attendre à des "choix forts et courageux".