Israël-Iran: Emmanuel Macron juge que renverser un régime par la force serait une "erreur stratégique"

Le président français Emmanuel Macron au sommet du G7 au Canada dans la nuit de lundi 16 à mardi 17 juin 2025 - BFMTV
Un avertissement signé Emmanuel Macron. En marge du sommet du G7 au Canada, centrée sur la guerre en cours entre Israël et l'Iran, le président français a estimé dans la nuit de lundi 16 à mardi 17 juin que renverser un régime par la force reviendrait à commettre une "erreur stratégique".
"Je pense que tous ceux qui croient qu'en frappant avec des bombes depuis l'extérieur, on sauve un pays malgré lui-même contre lui-même se sont toujours trompés", a-t-il lancé depuis Kananaskis. Avant de poursuivre:
"Je pense que les peuples sont souverains et que tous ceux qui ont voulu par le passé changer des régimes par des frappes ou des opérations militaires ont commis des erreurs stratégiques."
Pour Netanyanhu, tuer l'ayatollah Khamenei "mettra fin au conflit"
Une réponse à Benjamin Netanyahu? Un peu plus tôt, le Premier ministre israélien avait jugé dans une interview à la chaîne de télévision américaine ABC que tuer l'ayatollah Khamenei, le guide suprême iranien, "ne mènera pas à une escalade du conflit". Au contraire, "cela mettra fin au conflit", d'après le dirigeant israélien qui n'a pas formalisé ses intentions.
Pour la cinquième nuit consécutive, Israël et l'Iran échangent barrages de missiles et menaces guerrières, Téhéran annonçant des frappes "sans interruption jusqu'à l'aube" après une nouvelle vague d'attaques israéliennes.
L'escalade militaire meurtrière entre les deux pays a été déclenchée vendredi par une offensive israélienne visant des sites stratégiques iraniens avec pour objectif affiché d'empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire.
Déclarations contradictoires de Trump
Face à ce conflit, le président américain Donald Trump, connu pour son caractère imprévisible, a enchaîné les déclarations contradictoires. Il a assuré lundi qu'un "accord" allait être trouvé concernant le conflit entre l'Iran et Israël". Puis, il a écrit sur son réseau Truth Social ce message très alarmiste: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."
Un événement alimente les interrogations: Donald Trump a quitté en hélicoptère le sommet lundi soir, un jour plus tôt qu'initialement prévu, à cause "de ce qui se passe au Moyen-Orient", selon sa porte-parole Karoline Leavitt.
Alors que les spéculations montaient sur une participation américaine active à l'offensive aérienne sans précédent d'Israël, la Maison Blanche a redit que les forces américaines restaient "dans une posture défensive" au Moyen-Orient.
Enfin, un dernier élement s'ajoute à la confusion ambiante: le président américain a assuré que son départ anticipé du G7 n'avait "rien à voir avec un cessez-le-feu" entre Israël et l'Iran, et a vivement reproché au président français Emmanuel Macron de l'avoir présenté ainsi.
"Une proposition a été faite, notamment pour un cessez-le-feu et pour engager des discussions plus larges", a déclaré le président français devant la presse lors du G7 au Canada, selon CNN.
Peu avant le départ de Donald Trump, les dirigeants du G7 s'étaient entendu pour plaider en faveur d'une "désescalade" dans le conflit entre Israël et l'Iran. Dans une déclaration commune, ils ont appelé à "protéger les civils" tout en réaffirmant le droit d'Israël à "se défendre".