François Hollande déjà en campagne pour 2017?

Deux avant de remettre son mandat en jeu, François Hollande prend des airs de président en campagne. Que ce soit en France ou à l'étranger, le chef de l'Etat multiplie les déplacements ces dernières semaines même s'il se défend de toute stratégie pour contrer son grand rival, Nicolas Sarkozy, occupé à restructurer son parti en vue de la présidentielle de 2017.
"Je suis à ma place, je ne suis pas dans une course qui n'aurait aucun sens aujourd'hui (...) Il n'y a pas d'accélération par rapport à une échéance", a assuré aux journalistes le président de la République en visite vendredi à Angers. Des déclarations qui collent pourtant mal à l'agenda bien garni de François Hollande.
Un planning ultra chargé
Lundi en Bavière pour le sommet du G7, le chef de l'Etat se rendait le lendemain dans son fief de Tulle, en Corrèze. Mercredi, il participait ausommet européen UE-Amérique latine mercredi à Bruxelles, avant d'enchaîner le jeudi avec une intervention à l'Organisation internationale du travail à Genève.
Une fin de semaine à l'image d'un planning déjà bien rempli puisque vendredi, François Hollande s'est rendu à Nantes au congrès de la Mutualité avant une visite au Musée d'art contemporain à Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne. Et le week-end ne sera pas plus reposant puisque le président vient assister samedi au départ des 24 heures du Mans avant d'aller dimanche au salon Vinexpo à Bordeaux... les fiefs des deux grands rivaux de Nicolas Sarkozy, François Fillon et Alain Juppé.
Raisons économiques plus que politiques
"Je fais ce que j'ai à faire, je ne suis pas dans un déplacement frénétique", plaide de son côté le chef de l'Etat, avouant pourtant aussitôt avoir lui-même "du mal à (se) resituer" dans son agenda surchargé. "Depuis le début de mon quinquennat, je dis qu'il faut accélérer (...) parce qu'il y a des urgences qui sont maintenant insupportables, la première étant bien sûr la lutte contre le chômage", a argumenté François Hollande qui conditionne son éventuelle candidature en 2017 à sa réussite sur le terrain de l'emploi.
Le président de la République a même fait savoir que ces déplacement, et notamment ceux du Mans et de Bordeaux ce week-end, étaient à des "raisons économiques" et non "politiques". Une façon de couper court à tout soupçon d'utilisation des moyens de la République à des fins électorales, alors que lui-même n'avait pas ménagé ses attaques contre Nicolas Sarkozy sur ce thème lors de la campagne de 2012.
Pour autant, certains déplacements prennent des airs de campagne électorale. Pour exemple, il y a quelques semaines, lors d'une visite aux Antilles, François Hollande s'est laissé aller à un bain de foule où l'un de ses conseillers se félicitait : "une main, un bisou, un selfie, ça fait trois voix", résumait-il.