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Conventions citoyennes: Macron veut en organiser sur d'autres sujets de société

Le président de la République Emmanuel Macron, le 10 mars 2023 à l'Élysée (Paris).

Le président de la République Emmanuel Macron, le 10 mars 2023 à l'Élysée (Paris). - Emmanuel Dunand

Le président de la République veut multiplier le recours à ces dispositifs, déjà déployés sur les thèmes du climat et de la fin de vie.

Emmanuel Macron veut étendre les recours aux dispositifs de "Conventions citoyennes, a-t-il annoncé ce lundi devant l'assemblée de citoyens qui a travaillé sur la question de la fin de vie au cours d'une de ces conventions et qui a rendu son rapport dimanche.

"Je souhaite que cet instrument désormais mûr soit mis en oeuvre pour d'autres sujets. Je compte dans les prochaines semaines saisir le Cese (Conseil économique, social et de l'environnement) sur d'autres questions relatives à la vie de la nation", a-t-il dit en recevant les conclusions des 184 membres de la Convention citoyenne sur la fin de vie.

La Convention climat avait des "imperfections"

Déjà mobilisé sur le thème du climat entre octobre 2019 et juin 2020, ce type de conventions consiste à réunir des citoyens tirés au sort pour qu'ils échangent sur un sujet tout en auditionner des experts. À l'issue des deux conventions constituées, les participants ont émis des propositions à destination du gouvernement pour faire évoluer la législation en vigueur.

Le chef de l'Etat a concédé que la Convention climat avait comporté des "imperfections" et suscité des "interrogations" mais estimé que celle sur la fin de vie portait "à maturité cette innovation démocratique". Le gouvernement s'était vu reprocher d'avoir largement négligé les conclusions de la convention sur le climat, conduite durant le premier quinquennat d'Emmanuel Macron.

"Nous sommes - nous ne sommes pas les seuls - à un moment de trouble. La conception séculaire de la démocratie représentative est bousculée, même attaquée (...) Les rouages de notre démocratie, sa temporalité, ses mécanismes font qu'il manque comme quelque chose", a dit le chef de l'Etat.

Pas une alternative au Parlement

Emmanuel Macron a insisté sur le fait qu'une Convention citoyenne ne se substituait pas au travail et à la "délibération" du Parlement."Mais elle la prépare et dans certains circonstances elle la permet (...) parce qu'elle favorise ainsi un cheminement des avis, enclenche une maïeutique et refroidit les passions brûlantes", a-t-il insisté.

Le président du Cese, Thierry Beaudet, a également plaidé pour les Conventions citoyennes afin de "faire vivre le désir de démocratie, regagner la vision et la confiance entre chaque élection, rapprocher les citoyens des décisions qui les concernent".

"Toutes les grandes démocraties sont en tension, l'époque demande de prendre des décisions exigeantes, parfois même difficiles mais acceptées parce que partagées", a-t-il relevé au moment où la France est profondément secouée par la réforme sur les retraites, rejetée par une majorité de Français.

Glenn Gillet avec AFP