Soutien à Éric Zemmour: Marion Maréchal juge que le candidat "a des cartes en main" que n'a pas Marine Le Pen

Après sa présence au meeting de Reconquête ce dimanche, l'ancienne députée est revenue sur son choix de rallier Eric Zemmour au détriment de sa tante, Marine Le Pen. "Il est grand temps de construire quelque chose" en dehors du Rassemblement national, explique-t-elle.

Se justifier pour ne pas sembler trahir. Après sa présence au meeting d'Éric Zemmour dimanche dernier à Toulon au grand dam de sa tante, Marion Maréchal s'est expliquée sur son choix ce jeudi.

"Zemmour peut créer la surprise"

"Je crois qu'il a des cartes en main que Marine Le Pen n'a pas. Je pense à sa capacité à rassembler notamment à droite (...), sa capacité à briser le cordon sanitaire avec François-Xavier Bellamy, Éric Ciotti. Au second tour, ils appelleraient à voter Éric Zemmour, chose qu'ils n'auraient jamais faite avec le Rassemblement national. Je pense qu'il a une cohérence et une vision qui peuvent lui permettre de créer la surprise", a jugé l'ancienne députée du Vaucluse ce jeudi sur CNews.

Le candidat de Reconquête est pour l'instant loin derrière Marine Le Pen. Elle récolte 15% des intentions de vote au premier tour dans le dernier sondage Elabe pour BFMTV et L'Express et est en mesure d'affronter Emmanuel Macron au second tour. L'ancien journaliste du Figaro, lui, est à 11%.

"Une difficulté humaine de mon côté"

L'ex-parlementaire reconnaît cependant que ce choix a été difficile vis-à-vis de sa tante qui l'a élevée pendant les premières années de sa vie.

"Je ne nie pas qu'il peut y avoir une difficulté humaine particulière de mon côté, croyez-moi. Mais je ne veux pas faire aller sur le terrain personnel ou familial pour vous faire part de mes état de mes états d'âme parce que je pense que je pense que ça ne regarde pas l'espace public et que ça n'intéresse pas les Français. Le sujet est politique. Vous savez dans notre famille tout est imbriqué", a encore remarqué Marion Maréchal.

La jeune femme avait été encore plus loin mercredi soir sur BFMTV. "Cela a peut-être été la décision la plus difficile de ma vie", a confié la directrice de l'Issep, l'école qu'elle a fondé à Lyon après son départ de la vie politique.

De son côté, Marine Le Pen peine à comprendre ce soutien.

"Je n'ai toujours pas eu d'explications qui me paraissent cohérentes sur ce changement qui a été celui de Marion Maréchal, qui avait indiqué il y a plus d'un mois qu'elle soutiendrait le mieux placé dans cette compétition. Donc ce changement de pied est pour moi incompréhensible", a-t-elle expliqué lundi, au lendemain du meeting de Toulon.

"Marine Le Pen n'a pas hésité à imposer malgré nos liens familiaux"

Si leur proximité humaine a un temps freiné la décision de Marion Maréchal, elle n'hésite plus à hausser le ton.

"Quand, à l'époque, Marine Le Pen défendait une ligne et une stratégie que moi je ne partageais pas (...), ça ne l'a pas empêché de l'imposer et parfois même de manière très dure, malgré nos liens familiaux. (...) Elle considérait que c'était la juste chose à faire et que ses convictions passaient avant le reste. Aujourd'hui, je ne fais pas autre chose d'une certaine manière", a ainsi expliqué l'ancienne élue sur Cnews.

Les deux figures du parti s'étaient notamment opposées sur des sujets sociétaux comme le mariage pour tous ou l'avortement mais également sur la ligne économique du parti, notamment sur la sortie de l'euro.

Marie-Pierre Bourgeois