BFMTV
Politique

Pour Marine Le Pen, sa nièce Marion Maréchal "affaiblit le camp national" en ralliant Eric Zemmour

Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national à l'élection présidentielle, à Paris le 7 mars 2022

Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national à l'élection présidentielle, à Paris le 7 mars 2022 - EMMANUEL DUNAND © 2019 AFP

Invitée ce mercredi matin sur France 2, la candidate du Rassemblement national a jugé durement l'arrivée de Marion Maréchal dans l'équipe de son rival à l'extrême droite et à la présidentielle, Eric Zemmour.

Marine Le Pen a semble-t-il eu le temps de digérer la déception familiale. Place désormais à l'offensive politique. Invitée ce mercredi matin des 4 vérités de France 2, la candidate du Rassemblement national à l'élection présidentielle a tancé le ralliement de Marion Maréchal à son rival à l'extrême droite - et surtout à la présidentielle - Eric Zemmour.

"C'est malheureux"

Taclant d'abord Eric Zemmour, Marine Le Pen a lancé: "Nous pourrions être très puissants sans sa candidature". Elle a alors enchaîné: "Il affaiblit le camp national et elle (Marion Maréchal, NDLR) le fait aussi en le rejoignant". "C'est malheureux", a-t-elle déploré.

L'alliance entre l'ex-chroniqueur télé et l'ancienne députée élue dans le Vaucluse s'est concrétisée dimanche par l'apparition de Marion Maréchal au meeting d'Eric Zemmour à Toulon.

La veille, lors d'un déplacement dans le Gard, Marine Le Pen s'était faite railleuse à l'égard de sa nièce, assurant que "la pauvre Marion" avait été "transformée en sorte de bouée de sauvetage d'une campagne qui est en train de s'effondrer sur elle-même".

Eric Zemmour, l'homme de la "recomposition" des droites selon Marion Maréchal

Mardi soir, sur BFMTV, Marion Maréchal a répondu aux critiques de sa tante, assumant son allégeance nouvelle à Eric Zemmour comme un "choix de conviction". Elle a toutefois marqué un point d'accord avec la prétendante du Rassemblement national à la présidentielle: la campagne d'Eric Zemmour va dans le sens d'un "affaiblissement"... mais de celui du "cordon sanitaire" autour de l'extrême droite.

"Il a cette capacité à affaiblir très largement le cordon sanitaire. J'en veux pour preuve le fait que de nombreux élus LR de premier plan ont dit qu'en cas de deuxième tour Macron-Zemmour, ils voteraient Eric Zemmour, et ça c'est une avancée politique et symbolique majeure que le RN n'a pas réussi à obtenir jusqu'ici", a déclaré Marion Maréchal.

Cette dernière a fait le lien entre son retrait de la vie politique dès les législatives de 2017 et son arrivée dans le camp Zemmour.

"J'avais le sentiment qu'on devenait malgré nous les idiots utiles du maintien du système. Mécaniquement, au second tour, la chose était verrouillée. La recomposition politique n'arrivait jamais", a exposé Marion Maréchal qui a espéré: "Avec Eric Zemmour, j'ai l'impression qu'il y a une porte qui s'ouvre". 

Elle a prolongé la comparaison: "Eric Zemmour a de nombreuses cartes en main que Marine Le Pen n'a pas. Je crois qu'il a une cohérence, une ligne qui est la bonne. Il a une attitude, une volonté d'union des droites - ce qui est un chemin et non une fin en soi - qui me semble une bonne manière d'aborder un potentiel succès électoral."
Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV