Présidentielle: Marine Le Pen suspend sa campagne "de terrain", mais pas ses apparitions télévisées

Après son "appel aux maires" lancé lundi sur les réseaux sociaux, pour ne pas laisser "se produire un scandale démocratique majeur", Marine Le Pen suspend sa campagne "jusqu'à l'obtention des parrainages", a indiqué ce mardi l'entourage de la candidate à la présidentielle.
Suspension de campagne, mais avec une nuance de taille: sur le "terrain" seulement, a-t-on fait savoir. Ainsi, si la conférence de presse de la candidate sur l'éducation, prévue ce mercredi à Paris, et son déplacement de samedi dans la Somme ont été reportés sine die, ce n'est pas le cas des émissions télévisées prévues ces prochains jours, confirme-t-on au Rassemblement national.
"On maintient les émissions"
Bien que sa campagne soit donc "suspendue", Marine Le Pen est comme convenue attendue jeudi sur le plateau d'Élysée 2022, de France 2, puis sur celui d'On est en direct samedi soir, sur la même chaîne.
"On maintient les émissions", indique Philippe Olivier à BFMTV.com. "Parce que les médias c'est des rendez-vous pris, c'est compliqué de déplacer", fait valoir le député européen, conseiller spécial de la candidate
En dehors de l'aspect logistique indéniable, faut-il voir une autre raison derrière le maintien de ces séquences? Dans son édition de ce mardi, L'Opinion pointait que Marine Le Pen avait jusque-là tenté de ne pas trop entamer son temps de parole, en misant sur le fait que la campagne serait brève avec une déclaration tardive d'Emmanuel Macron. Déclaration qui n'est d'ailleurs toujours pas arrivée, mais ne saurait plus tarder puisqu'elle doit être faite avant le 4 mars et la fin de la période officielle de recueil des parrainages.
"On a essayé de repousser au maximum les émissions télés. On va avoir deux semaines de présence médiatique importante", faisait valoir sous le sceau de l'anonymat un cadre du RN auprès du quotidien.
Un autre estimait qu'Éric Zemmour "a(vait) grillé toutes ses cartouches le plus vite possible, en faisant ses émissions très tôt. Maintenant, c'est notre tour. On a du temps de parole à dépenser."
393 signatures recueillies
Coup de communication ou authentiques sueurs froides dans le camp mariniste? La candidate devrait s'accorder son propre parrainage à elle-même, selon Philippe Olivier. "On ne va pas en manquer un", justifie l'élu. "Ce qui est anormal, c'est qu'on ne puisse pas faire campagne à cause d'un problème administratif", se plaint-il.
"Quand on a fait le deuxième tour de la présidentielle, qu'on est donnée au deuxième tour (de la présente présidentielle, NDLR), on n'est pas un candidat marginal", lance le député européen, se déclarant inquiet.
À dix jours de la clôture du dépôt des 500 précieuses signatures au Conseil constitutionnel, la députée du Pas-de-Calais en a recueilli 393, dont 27 nouvellement validées ce mardi par les "sages" de la rue Montpensier. En 2017, à la même période, elle était considérablement plus avancée et en disposait de 483.
À ce stade de la campagne, seuls Valérie Pécresse, Emmanuel Macron, Anne Hidalgo, Fabien Roussel, Jean Lassalle, Nathalie Arthaud et Yannick Jadot sont assurés d'avoir un bulletin à leur nom le 10 avril prochain.
Marine Le Pen n'est pas la seule candidate à peiner à rassembler les signatures: Éric Zemmour, mais aussi Jean-Luc Mélenchon, qui s'en rapproche toutefois, sont dans le même cas de figure. À noter néanmoins, comme le souligne l'Agence France-Presse (AFP), que jusqu'ici, le système de parrainage n'a jamais empêché un candidat bien placé dans les sondages d'être sur la ligne du départ de la présidentielle.