"À partir de la semaine prochaine, tout est possible": ce que l'on sait de l'officialisation prochaine de la candidature Macron

Sa candidature ne fait plus de doute, mais elle a le don de se faire attendre. À à peine deux mois du premier tour de la présidentielle, le lancement de la campagne d'Emmanuel Macron commence enfin à prendre forme. À quand le grand saut?
"À partir de la semaine prochaine, tout est possible", précise une source élyséenne.
En effet, le calendrier présidentiel reste encore trop chargé cette semaine: un sommet est prévu jeudi et vendredi entre les États membres de l'Union européenne et l'Afrique à Bruxelles, au cours duquel le président devrait s'exprimer sur l'avenir des troupes françaises au Mali, et trancher le sujet majeur de la réarticulation de l'opération Barkhane. Toute annonce de candidature est donc à exclure cette semaine
Une annonce avant le Salon de l'agriculture?
Selon nos informations, une option tient solidement la corde: celle d'une officialisation dès la semaine prochaine, à savoir la semaine du 21 février. Plusieurs éléments laissent penser que c'est l'option que pourrait choisir le président sortant pour annoncer sa candidature à sa réélection.
En effet, aucun sommet international ni européen n'est prévu cette semaine-là. Cela dégage ainsi au locataire de l'Élysée de la place pour imposer une séquence de lancement électoral, éventuellement articulée autour d'un déplacement symbolique en France.
Par ailleurs, cette semaine se terminera samedi par la traditionnelle visite du président au Salon de l’agriculture, un rendez-vous éminemment politique. Cela pourrait être l’occasion de parachever "la séquence candidature" pour le chef de l'État.
Un contexte plutôt favorable au chef de l'État
Si Emmanuel Macron faisait le choix de s'y rendre sans être candidat, l'exercice pourrait s'avérer relativement délicat. On sait le chef de l'État très attentif à ce que pensent les Français, il est pleinement conscient qu'il pourrait être accusé de "jouer un double jeu" en y allant avec sa "simple" casquette de président.
"Effectivement c'est compliqué", confirme un proche du président.
Mais plusieurs arguments plaident en faveur d'une candidature imminente. D'abord, la semaine prochaine s'inscrira dans une dynamique favorable, dans la foulée de l'allègement des restrictions sanitaires liés à la 5e vague de Covid-19: les discothèques rouvriront notamment leurs portes à partir de ce mercredi. Or ce calendrier est l’un des paramètres pris en compte par le président. Dans son entourage, beaucoup plaident pour qu’il surfe sur cette vague "de retour à une vie normale".
Enfin, Emmanuel Macron pourrait vouloir profiter d’un contexte plutôt favorable en ce moment. Les sondages s'avèrent assez bons pour lui: le chef de l'État creuse l'écart avec les autres candidats au second tour, et des ralliements symboliques à LaREM ont eu lieu ces derniers jours, comme celui de l'ex-ministre sarkozyste Éric Woerth, ou de la maire LR de Calais Natacha Bouchart. Le jeu politique semble s'éclaircir pour le président: autant de raisons de décider de battre le fer tant qu’il est chaud.
Macron veut garder "de la souplesse"
En option de secours, le président se réserve la possibilité d'attendre la dernière minute pour annoncer sa candidature. En effet, Emmanuel Macron avait fixé comme condition à son annonce le fait que le pic de la crise géopolitique russo-ukrainienne soit derrière nous. Or l'Occident est confronté à un regain de tensions avec la Russie ces derniers jours. En cas d'attaque russe par exemple, il deviendrait compliqué pour Emmanuel Macron de se déclarer. Ainsi pourrait-il décider de temporiser jusqu'à la dernière minute, tout en sachant que la date butoir est fixée au 4 mars prochain.
Un proche du président nous explique que "plusieurs options" sont entretenues afin de "garder de la souplesse". "Le fait que seules deux ou trois personnes soient au courant (du calendrier) lui permet d'éviter les commentaires, et lui donne la liberté de son timing jusqu'au dernier moment", ajoute cette même source.
"C'est quelqu'un de très intuitif qui ne veut pas s'enfermer dans un schéma", abonde un autre proche du chef de l'État. "Il le fera aussi quand il sentira le moment"
"Trouver la bonne alchimie"
La forme que prendra l'officialisation de cette candidature, elle, n'est pas encore arrêtée. Dans les rangs du président, on explique qu'il faut que cela apparaisse comme une évidence, mais en même temps que cela soit solennel. Concrètement, l'annonce pourrait avoir lieu en deux ou trois temps, via plusieurs supports.
L'hypothèse qui tient la corde à ce jour, selon nos informations, c'est qu'une partie de la déclaration ait lieu à l'occasion d'un déplacement présidentiel symbolique. Initialement envisagée, l'idée d'une simple réponse à la question d'un Français au cours d'une déambulation ne tient plus forcément la corde. Quel que soit le format d'annonce choisi, il pourrait se doubler dans la foulée d'une interview accordée à la presse quotidienne régionale et d'une vidéo sur les réseaux sociaux pour détailler les raisons de cette candidature. Un proche du chef de l'État assure qu'"il faut trouver la bonne alchimie".
"Ce n'est pas qu'un moment évident, il faut de la solennité, ça ne doit pas appartenir qu'à lui".
Sur le fond, Emmanuel Macron a déjà en tête plusieurs thèmes qu'il souhaite présenter comme ses priorités: "l'éducation", "la santé" et bien sûr le "travail".