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Politique

Jean Castex annonce un débat au Parlement sur l'engagement de la France au Mali

Jean Castex à l'Assemblée nationale le 1er février 2022.

Jean Castex à l'Assemblée nationale le 1er février 2022. - Alain JOCARD

Un nouveau débat s'immisce dans la campagne présidentielle. Après l'annonce de l'expulsion de l'ambassadeur de France au Mali par la junte au pouvoir, l'opposition est quasi unanime en faveur d'un désengagement progressif de ce pays d'Afrique de l'Ouest.

Un débat sera organisé au Parlement afin d'évoquer l'engagement militaire de la France au Mali, dans le contexte d'une crise diplomatique aiguë entre les deux pays, a annoncé mercredi Jean Castex devant le Sénat.

"Le Parlement évidemment mérite d'être parfaitement informé" et "le gouvernement organisera un débat sur la base de l'article 50-1 sur ce sujet extrêmement important", a déclaré le Premier ministre, répondant sur ce point à la demande du président du groupe socialiste Patrick Kanner.

L'ambassadeur de France expulsé

La veille à l'Assemblée nationale, le président du groupe UDI Jean-Christophe Lagarde avait lui aussi réclamé à Jean Castex la tenue d'un débat, alors que la session parlementaire doit s'achever à la fin du mois.

Aux termes de la Constitution, ce débat peut, si le gouvernement le décide, faire l'objet d'un vote sans engager la responsabilité de l'exécutif.

À deux mois de la présidentielle, l'expulsion de l'ambassadeur de France au Mali par la junte au pouvoir a mis au coeur de la campagne la question de la présence des forces armées dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

"Force est de constater aujourd'hui que face à son impuissance, la France n'a plus grand-chose à proposer", a ainsi fustigé Patrick Kanner lors de la séance de questions au gouvernement, en critiquant la "méthode de gouvernance brouillonne" d'Emmanuel Macron.

Recherche d'une réponse multilatérale

"La liste des humiliations que le Mali nous fait connaître actuellement est assez longue pour qu'il n'y ait pas de véritables réponse de la part de notre gouvernement", a de son côté lancé le sénateur LR Christian Cambon. Avant d'interpeller Jean Castex: "décidez-vous de rester au Mali contre la volonté de ses dirigeants et au risque de pénaliser nos soldats et de risquer leur vie ?"

Admettant que "la situation au Mali et au Sahel en général est extrêmement préoccupante", Jean Castex a de nouveau plaidé pour "la recherche d'une réponse multilatérale avec les États africains principalement concernés".

"Ce n'est pas simplement un problème franco-malien, c'est un problème du Mali dans la lutte contre le terrorisme international", a insisté le Premier ministre.

Jeanne Bulant avec AFP Journaliste BFMTV