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Présidentielle: après cinq ans d'opposition à Macron, Les Républicains divisés avant le second tour

Valérie Pécresse, le 10 avril 2022 à Paris

Valérie Pécresse, le 10 avril 2022 à Paris - Alain JOCARD © 2019 AFP

Entre les partisans du barrage à l'extrême droite et ceux d'une opposition ferme à Emmanuel Macron, la droite part désunie au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle.

Face à l'extrême droite, faut-il voter Emmanuel Macron? Après la défaite historique de Valérie Pécresse ce dimanche lors du premier tour de l'élection présidentielle, Les Républicains hésitent sur la stratégie à adopter pour le second tour du scrutin, le 24 avril.

Car depuis cinq ans, les membres du parti de la droite républicaine s'opposent vivement à Emmanuel Macron et aux membres du gouvernement. Mais face à l'extrême droite, le parti héritier du RPR de Jacques Chirac et de l'UMP de Nicolas Sarkozy n'avait pas tergiversé en 2017 en appelant à voter contre Marine Le Pen. Cette année, les choses s'annoncent un peu plus compliquées.

Ciotti ne choisit pas Macron

Toute une frange du parti l'a dit dès 20 heures ce dimanche: elle ne votera pas pour le président sortant. C'est le cas d'Éric Ciotti, qui avait échoué à la primaire des LR en décembre 2021.

"Je ne me reconnais pas dans sa politique, ni dans son bilan et je ne le soutiendrai pas. Les Français sont libres, adultes et ils choisiront librement pour qui voter", a-t-il déclaré sur le plateau de Tf1, affirmant qu'il ne donnerait pas de consigne de vote.

Il y a quelques mois, le député des Alpes-Maritimes s'était même dit prêt à voter Éric Zemmour si l'ancien journaliste arrivait au second tour face à Emmanuel Macron. Le député Julien Aubert a lui aussi annoncé qu'il ne voterait pas Emmanuel Macron le dimanche 24 avril.

Le président des Jeunes Républicains Guilhem Carayon a également annoncé qu'il ne voterait pas pour Emmanuel Macron.

"Nous avons combattu sa politique pendant cinq années. Par cohérence, je ne voterai donc pas pour lui", écrit-il sur Twitter, sans donner de consigne de vote.

Voter Macron "en conscience"

Pourtant, Valérie Pécresse, la candidate des Républicains, a dès sa prise de parole à 20 heures annoncé qu'elle voterait pour Emmanuel Macron le 24 avril, "en conscience pour empêcher l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen et le chaos qui en résulterait", affirme-t-elle.

La présidente de la région Île-de-France n'a pas donné de consigne de vote, estimant "ne pas être propriétaire des suffrages qui se sont portés" sur son nom.

"Mais je demande aux électrices et aux électeurs qui m'ont honorée de leur confiance de peser dans les jours qui viennent avec gravité les conséquences potentiellement désastreuses pour notre pays et pour les générations futures de tout choix différent du mien qu'ils envisageraient pour le second tour"

"Le risque est la victoire de l’extrême droite"

Plusieurs autres cadres du parti gaulliste ont eux aussi annoncé qu'ils voteraient pour le président sortant contre Marine Le Pen, comme Rachida Dati.

"Le risque est la victoire de l’extrême droite dont la politique est fondée sur le rejet de l’autre, dont les premières victimes seront les classes moyennes et les plus modestes", explique l'ancienne garde des Sceaux, qui appelle "avec gravité" à voter Emmanuel Macron.

Ce lundi, les cadres du parti se réuniront à 10 heures pour un comité stratégique, avant un bureau politique à midi, une conférence de presse de Christian Jacob à 13h15 et une réunion des députés LR à 16 heures.

Dans deux mois, le 11 juin, les Français voteront lors du premier tour des élections législatives. Si les Français votent comme ce dimanche, alors Les Républicains pourraient perdre de nombreux sièges à l'Assemblée nationale... comme le PS en 2017.

Ariel Guez