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Eric Ciotti est "candidat" à la primaire de la droite pour "redonner espoir à une France en déclin"

Le député élu dans les Alpes-Maritimes était l'invité de notre journaliste Jean-Jacques Bourdin ce jeudi matin. Et c'est en direct sur notre plateau qu'il a choisi d'annoncer sa candidature à la primaire de la droite en vue de la présidentielle.

Il en sera aussi. Eric Ciotti, député "Les Républicains" élu dans les Alpes-Maritimes, a annoncé ce jeudi matin à notre micro sa candidature à la primaire de la droite en vue de la présidentielle. Invité de notre journaliste Jean-Jacques Bourdin, il a ainsi déclaré: "Oui, je l’ai décidé. Je serai candidat à la primaire de la droite pour désigner notre candidat commun, pour sortir notre pays de la pente du déclin, redonner un espoir à cette France qui décline."

Pour lui, l'organisation de cette primaire - qui n'est pas encore tout à fait gravée dans le marbre - ne fait aucun doute: "Il y aura naturellement une primaire. On n’a pas de personnalité qui s’impose naturellement, pas un candidat qui spontanément réunit toutes les qualités du leader vers lequel tout le monde converge".

"Que la France reste en France"

Eric Ciotti a livré sa recette pour un succès à la primaire puis à la présidentielle: "Pour gagner, il faut des idées fortes, et une incarnation." Et en termes d'idées, il a rapidement brossé: "Mon cap est à droite, et mon objectif est simple: je veux que la France reste la France".

Il s'est dans la foulée lancé dans sa profession de foi: "Aujourd'hui, je vois avec désespérance ce pays que j'aime décliner au plan industriel, au plan de sa place dans le monde. Je vois la violence gagner nos quartiers. Je vois le communautarisme islamiste continuer à gagner des territoires et des âmes. Je vois tellement de secteurs dans lesquels la France était en première ligne, je pense au nucléaire, à notre puissance industrielle aujourd'hui s'affaiblir, et avec une accélération très forte."

Ciotti veut "inscrire nos origines chrétiennes" dans la constitution

Après cette envolée régalienne, celui qui est aussi questeur à l'Assemblée nationale a laissé entendre que sa campagne marcherait sur une seconde jambe, libérale celle-là: "Je vois aussi les Français paralysés dans leur liberté, leurs intiatives, empoisonnés par la paperasserie, la bureaucratie, avec des charges pesant sur ceux qui travaillent". "Il faut porter ce projet pour plus d'autorité, plus de liberté, plus d'identité", a-t-il ramassé en un slogan.

Assurant que les opinions marquées à droite se diffusaient de plus en plus largement dans le pays - et ne réfutant pas l'hypothèse selon laquelle il adhérait à la thèse controversée du "grand-remplacement" au chapitre de l'immigration - il a illustré ses positions sur ce point:

"Les chiffres démontrent que notre société accueille des étrangers sans possibilité de les assimiler. On a des Français un peu par hasard. Ce n’est plus possible d’avoir la nationalité de manière automatique, des titres de séjour automatiques." Il a d'ailleurs affirmé son intention de mettre fin à "l'immigration familiale", et de lancer un moratoire sur l'immigration elle-même.

Le parlementaire s'est encore engagé à "inscrire nos origines chrétiennes dans la constitution", s'il venait à être élu.

Le troisième en lice

Eric Ciotti est la troisième personnalité à se lancer officiellement dans cette course préliminaire, après la présidente du Conseil régional d'Île-de-France, Valérie Pécresse, et le maire de La Garenne-Colombes - mais surtout connu pour ses interventions médiatiques en tant que chef des urgences à l'hôpital parisien Georges-Pompidou - Philippe Juvin.

Certes, Xavier Bertrand, qui dirige lui le Conseil régional des Hauts-de-France, est également candidat, et même le favori de la plupart des observateurs... mais il préfère s'aligner directement sur la ligne de départ de la présidentielle et compte escamoter une primaire à laquelle il ne croit pas, ou plus. Quant à Laurent Wauquiez, ex-président des LR et réélu récemment à la tête de son Conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, il y pense très fort... sans le dire tout haut pour le moment.

On devrait en tout état de cause mieux connaître les rapports de force entre les différents prétendants avant même la primaire, d'ici quelques semaines. En effet, l'Ifop doit mener, à compter de lundi et d'ici au congrès du parti le 25 septembre prochain, une vaste consultation auprès de 15.000 sympathisants de la droite et du centre. Ses travaux, conduits à l'initiative des Républicains, offriront à leur panel la possibilité de se prononcer sur l'opportunité même d'une primaire mais également sur les profils et qualités des différents candidats, considérés sous différents traits

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV