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Présidentielle

Contraint par la crise en Ukraine, Emmanuel Macron pourrait annoncer sa candidature la semaine prochaine

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Le président continue de laisser planer le doute autour de son entrée en campagne. Contraint par la crise diplomatique entre la Russie et l'Ukraine, le locataire de l'Élysée devrait annoncer son entrée dans l'arène la semaine du 28 février.

Emmanuel Macron se serait-il piégé à son propre jeu à moins de 49 jours du premier tour? Alors que le vrai-faux suspense autour des modalités de sa déclaration de candidature continue, la fenêtre de tir pour son entrée en lice se retrécit très fortement.

Le chef de l'Etat devait initialement annoncer sa candidature en milieu de semaine. Dans la foulée, il devait se rendre au dîner du Crif jeudi soir, puis au Salon de l'agriculture en fin de semaine, en tant que candidat.

Agenda chamboulé par les tensions Russie-Ukraine

Mais l'escalade des tensions entre la Russie et l'Ukraine ce week-end, au cours duquel Emmanuel Macron a multiplié les initiatives diplomatiques, a rebattu les cartes et rend le tempo difficile à trouver.

"Toute son énergie est consacrée à la crise en Ukraine, qui rebat les cartes. C'est difficile d'entrer sereinement dans son costume de candidat alors qu'il y a une guerre aux portes de l'Europe", lâche un conseiller de l'exécutif.

Face à cet agenda international chargé et tendu, le président de la République n'aurait d'autre choix que de repousser sa déclaration de candidature à la semaine du 28 février.

Le futur candidat avait en effet lui-même conditionné son entrée en campagne à la "fin du pic" de la crise entre la Russie et l'Ukraine dans les colonnes de La Voix du Nord, le 1er février.

Mais les tensions sont encore montées d'un cran entre les deux pays ces derniers jours, Washington craignant même une invasion de Kiev par Moscou. La désescalade sur laquelle pariait le président après sa visite à Vladimir Poutine semble ainsi s'éloigner.

Toutefois, difficile pour Emmanuel Macron de caler tout son calendrier en fonction d'un hypothétique sommet entre le président russe et Joe Biden, qui ont accepté dans la nuit de dimanche à lundi le principe d'une rencontre. Ce sommet aura-t-il seulement lieu? Pour l'heure, impossible de le dire à la vue des déclarations russes de ce lundi. Aucun lieu ni date n'ont en tout cas été arrêtés.

Fenêtre de tir

La candidature pourrait donc intervenir la semaine prochaine. Mais certains dans l'entourage du chef de l'Etat entrevoient une fenêtre de tir ce vendredi 25 février pour une éventuelle entrée en campagne avant sa visite au Salon de l'agriculture.

En outre, d'autres contraintes de dates s'imposent à Emmanuel Macron, à commencer par les dates officielles de la campagne. Le dépôt des parrainages doit avoir lieu le 4 mars prochain devant le Conseil constitutionnel.

Si l'inquiétude monte chez certains candidats, le président a déjà dépassé le millier de signatures, très loin devant les 500 nécessaires. Trois jours plus tard, le 7 mars, l'institution officialisera la liste des politiques qui seront bien présents sur la ligne de départ, lançant de fait la campagne. Si, formellement, rien n'oblige Emmanuel Macron à se déclarer, on imagine mal le président sortant ne pas mettre en scène sa nouvelle candidature avant cette date.

"J’ai, actuellement, des choix très importants à faire pour la Nation. (...) Mon devoir est donc d’être pleinement concentré à cette tâche. L’officialisation du choix que j’aurai à faire viendra au moment nécessaire", avait d'ailleurs confié le président à Ouest-France en marge du "One ocean summit" de Brest le 11 février.

"Donc en mars", l'avaient relancé les journalistes. Emmanuel Macron avait répondu par un silence et un sourire: "Je ne vous ai rien dit".

Tous azimuts

Une chose est sûre. Pour son entrée officielle en campagne, Emmanuel Macron prévoit de se démultiplier. L'annonce de sa candidature pourrait avoir lieu à la fois dans le cadre d'un déplacement de terrain, couplé à une longue interview dans la presse quotidienne régionale et accompagné d'une vidéo sur les réseaux sociaux.

"Il ne pourra pas faire une campagne à 100%, ça n'existe pas. Il gardera les contraintes présidentielles sans même parler de la Russie. On va faire très peu de choses, le plus sur le terrain possible et il faut que les choses qu'on fasse aient le plus d'impact possible. Quand on va se lancer, on va y aller très fort", prévient ainsi un proche du président.

Pour accompagner ce début de candidature, la macronie devrait organiser un premier meeting à Marseille et un second raout à La Défense (Hauts-de-Seine) à l'Arena 92.

Marie-Pierre Bourgeois