Résultats législatives: Marine Le Pen largement réélue dans le Pas-de-Calais

Marine Le Pen dans un bureau de vote à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, le 12 juin 2022 - DENIS CHARLET © 2019 AFP
Après avoir frôlé l'élection dès le premier tour, la victoire de Marine Le Pen au second ne faisait guère de doute. La députée de la 11e circonscription du Pas-de-Calais a été réélue ce dimanche avec 61,03% des voix, contre 38,97% pour l'écologiste Marine Tondelier, candidate sous la bannière de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).
Au premier tour, Marine Le Pen avait obtenu 53,96% des voix, contre 23,43% pour Marine Tondelier. Si la finaliste du Rassemblement national (RN) à la présidentielle a obtenu plus de 50% des suffrages, le contexte de forte abstention a fait qu'elle n'a pas recueilli le vote de plus de 25% des électeurs inscrits, condition cumulative pour être élue d'emblée.
2e mandat après 4 tentatives infructueuses
Marine Le Pen rempile donc pour un deuxième mandat dans cette circonscription qui englobe la ville d'Hénin-Beaumont, "vitrine" du RN dirigée par un très proche de la fille de Jean-Marie Le Pen, Steeve Briois, depuis 2014. C'est dans cette commune que Marine Le Pen a passé vendredi sa dernière journée de campagne, en déambulant notamment sur un marché.
En 2017, Marine avait été élue avec 56,6% des voix, contre 41,4% pour son adversaire de La République en Marche (LaREM) Anne Roquet. Son élection survenait après plusieurs tentatives infructueuses. Elle avait déjà été candidate en 2012 dans cette circonscription, face à un certain Jean-Luc Mélenchon.
Précédemment, elle avait été candidate en 2002 dans la 13e circonscription du Pas-de-Calais et en 2007 dans la 14e circonscription du même département. Sa première tentative d'accéder à l'Assemblée nationale remonte à 1993, dans la 16ème circonscription de Paris. Elle était alors âgée de 25 ans.
Qualifiée pour la deuxième fois au second tour de la présidentielle en avril dernier, battue par Emmanuel Macron comme en 2017, Marine Le Pen a laissé entendre que cette élection serait "a priori" la dernière pour elle en tant que candidate.
"Quand je dis 'a priori', cela veut dire sauf événement exceptionnel. A priori, donc, je pense que trois présidentielles, c’est déjà un parcours", avait-elle nuancé toutefois auprès du Figaro début mai.
Campagne relativement discrète
Après la présidentielle, Marine Le Pen, qui avait lancé le "combat" des législatives au soir du second tour, a mené une campagne globalement discrète, largement axée autour de déplacements dans des zones favorables électoralement au RN, à l'image de sa stratégie pour la présidentielle.
"Je suis là, je suis bien là. Je mène la bataille des législatives, je mènerai la bataille à l'Assemblée nationale", a-t-elle dû lancer à la presse fin mai, en déplacement dans le Sud.
Début juin, Marine Le Pen avait estimé que Jean-Luc Mélenchon "ment(ait)" aux gens en affirmant que la Nupes pouvait gagner les élections législatives".
Au fil des jours, Marine Le Pen a changé de braquet et d'objectifs. Elle avait d'abord évoqué l'obtention d'un groupe (minimum 15 députés). En 2017, le parti d'extrême droite avait envoyé huit élus siéger au Palais-Bourbon. Au Figaro, elle avait aussi évoqué la barre des "soixante députés", octroyant "le pouvoir de saisir le Conseil constitutionnel".
"Nous pouvons espérer avoir 100 députés ou plus", a-t-elle considérablement rehaussé sur France 2 mardi, dans l'entre-deux-tours des législatives.
Le chiffre de 100 ne sera pas atteint. Mais ce dimanche soir, le Rassemblement national obtient de 80 à 95 sièges - un résultat historique pour le parti de Marine Le Pen, qui n'avait pas eu de groupe à l'Assemblée nationale depuis le scrutin de 1986 à la présidentielle, à l'issue duquel le FN de son père Jean-Marie Le Pen avait envoyé 35 députés au Palais-Bourbon.