Dernière journée politique chargée avant la trêve estivale

Le gouvernement Philippe II - Thomas SAMSON / AFP
Certains députés ont déjà pris congé du palais Bourbon, d'autres, même "claqués", iront jusqu'au bout de la session extraordinaire de l'Assemblée nationale, qui s'achève ce mercredi soir par le vote définitif de la loi de moralisation de la vie publique.
Il s'agira du point final d'une session inhabituellement longue, prolongée après un débat laborieux aux airs de guérilla parlementaire. Dernier point d'incertitude: la réserve parlementaire, réintroduite par le Sénat vendredi 4 août, devrait être supprimée par les députés.
Le gouvernement en vacances
Pour l'exécutif, c'est aussi la dernière ligne droite, puisque les membres du gouvernement et le président de la République prendront, à l'issue du dernier Conseil des ministres de l'été, quelques jours de vacances.
Comme lors des précédents mandats, les ministres seront tenus de pouvoir regagner leurs ministères en cas d'urgence. Emmanuel Macron prendra pour sa part quelques jours de vacances en France, dans un lieu et pour une durée encore inconnus.
Le gouvernement avait déjà rendez-vous mardi soir au Palais pour un dîner de recadrage autour du chef de l'Etat. L'occasion de faire un "point d'étape sur trois mois d'action, de transformation" mais aussi d'un "moment de convivialité", selon le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.
Une image dégradée
Le bilan politique du premier trimestre d'Emmanuel Macron à la tête de l'Etat est en effet mitigé. La vague de sondages du mois de juillet a sonné le glas d'un bref état de grâce, avec un décrochage sans précédent sous la Ve République, mis à part en 1995 celui de Jacques Chirac. L'actuel locataire de l'Elysée a plongé de dix points selon le baromètre mensuel de l'Ifop, huit selon Harris Interactive, sept selon YouGov et cinq selon Elabe.
Qu'il s'agisse du court-circuitage d'Édouard Philippe au lendemain de sa déclaration de politique générale ou de la crise à la tête des armées après la démission du général de Villiers, Emmanuel Macron a donné l'image d'un président ultra centralisateur, à la limite de l'autoritarisme. Le contraste entre l'image présidentielle et ses difficultés politiques n'a alors fait que croître.
Maladresse politique
Dans l'Hémicycle comme au gouvernement, les macronistes ont en effet laissé une impression de flottement: bousculés lors des débats parlementaires, les députés La République en marche, assidus mais trop discrets, ont multiplié les maladresses.
Le gouvernement, dont quatre ministres ont déjà dû démissionner en raison d'affaires, a quant à lui commis plusieurs bourdes politiques, dont la baisse de cinq euros des APL, la coupe de 300 millions d'euros de budget pour les collectivités territoriales ou la suppression de la réserve parlementaire ont été les plus criants exemples.
Des textes votés malgré tout
Le calendrier des réformes est cependant tenu: neuf textes ont été adoptés ou sont en passe de l'être, dont la prolongation de l'état d'urgence, la loi autorisant l'exécutif à réformer le code du Travail par ordonnance et la loi de moralisation de la vie publique, sur laquelle la majorité n'a toutefois pas été aussi loin que le promettait le candidat Macron.
Ce mercredi sur RTL, le Premier ministre Édouard Philippe a cependant salué cette efficacité parlementaire: "J’ai regardé comment s’étaient passées les autres sessions extraordinaires, de 2002, 2007, 2012. Les parlementaires, notamment ceux de la majorité, ont été présents et ont voté des amendements clés."