"Ça ou une hausse d'impôts": le plan de com' de la majorité pour défendre les coupes budgétaires

Gérald Darmanin - AFP
850 millions d'euros d'économies pour le budget des armées, 140 millions de baisse des APL, 300 millions de coupes dans les crédits des collectivités locales: partout, le gouvernement réduit la voilure de l'Etat. Pour parer à "l'urgence financière", l'exécutif a ainsi adopté une tactique du "coup de rabot". Ce jeudi, la majorité est donc chargée d'assurer le "service après vente" des restrictions budgétaires, face à la grogne entendue de toute part, avec une communication ultra verrouillée autour de quelques "éléments de langage".
Sur France Inter et BFMTV, le ministre de l'Action et des comptes publics, Gérald Darmanin, et le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, se sont livrés à la même récitation:
"Le décret de cette année c'est pour éviter d'augmenter les impôts. C'est 0,3% du budget consacré aux collectivités locales. (...) Tous les engagements de l'Etat auprès des collectivités seront tenus. Nous avons fait le choix de ne pas augmenter les impôts. D'habitude quand on dit qu'il y a un mauvais héritage en arrivant au pouvoir, on augmente les impôts pour boucher les trous dans la raquette. Nous faisons moins de dépenses publiques, et nous le ferons de manière intelligente avec des réformes de structure dès l'année prochaine", a déclaré Gérald Darmanin.
Un argument débité à son tour par le locataire du "Perchoir", toujours sur BFMTV, quelques minutes plus tard:
"Si on ne fait pas d'économies, on continuera à avoir le déficit, la dette, et les impôts. Nous n'avons pas voulu commencer le quinquennat en faisant des hausses d'impôts, comme ça avait déjà été le cas en 2012."
L'antienne des réformes structurelles
Brandir l'épouvantail d'une hausse d'impôts pour justifier des coupes budgétaires: un classique de la droite, que les adeptes du "en même temps" macronien n'ont pas de mal à faire leur.
Le duo entonne ensuite le refrain bien connu des réformes structurelles. "Nous sommes dans un moment où il faut être responsable. (...) Nous ferons des réformes structurelles", promet l'ancien maire de Tourcoing, débauché parmi Les Républicains.
François de Rugy reprend en canon, sans préciser lesquelles:
"Des réformes de structure seront conduites pour sortir de cette logique du coup de rabot, qui n'est pas une bonne logique. C'est une logique d'urgence. Il faut faire des choix politiques où va restructurer pour faire des économies."
Il n'y a finalement qu'Emmanuel Macron, qui qualifiait la baisse des APL de "connerie sans nom" selon Le Canard enchaîné, pour déroger à cette communication bien rodée.