Dans les Hauts-de-France, Dupond-Moretti égratigne aussi Bertrand et son ambition présidentielle

Si ce samedi a été marqué par une première passe d'armes dans le Pas-de-Calais entre Marine Le Pen et Éric Dupond-Moretti, au lendemain de l'annonce par le ministre de la Justice de sa candidature aux Régionales, ce dernier a aussi raillé Xavier Bertrand, critiquant notamment ses ambitions présidentielles.
"Quand un ministre veut s'impliquer dans la vie locale, on lui fait le reproche. Quand il ne le fait pas, on lui dit qu'il est déconnecté", a regretté le garde des Sceaux. "Xavier Bertrand, lui, s'investit dans la région mais il dit qu'il veut aller à l'Elysée. Pourtant, on ne peut pas être à la fois à la Région et à l'Élysée!", a-t-il poursuivi.
"Marine Le Pen, quant à elle, n'est ni dans sa circonscription ni à l'Assemblée nationale...", a-t-il ajouté, rajoutant une nouvelle attaque parmi tant d'autres envers la présidente du Rassemblement national, l'actuel ministre les ayant multipliées tout au long de son premier déplacement de campagne.
"Je viendrais dans les Hauts-de-France"
"J'ai mesuré mon engagement en termes de temps et d'investissement", s'est-il défendu. "Je viendrais dans les Hauts-de-France quand je serai élu", a-t-il promis.
Éric Dupond-Moretti avait annoncé vendredi à La Voix du Nord se lancer dans la bataille des régionales en Hauts-de-France sur la liste de Laurent Pietraszewsksi pour éviter "que cette terre file entre les mains du RN".
La mobilisation de ce poids-lourd gouvernemental vise cependant aussi à fragiliser celui qui se voit en "troisième homme" de la présidentielle - Xavier Bertrand - en rognant sur son électorat régional et en le plaçant en cas de maintien du LaREM au second tour face à un choix cornélien face au RN.
Xavier Bertrand avait emporté la région en 2015 sur Marine Le Pen, arrivée en tête au premier tour, grâce au désistement du PS.
"À la différence de Xavier Bertrand, je ne veux pas chasser sur les terres du Rassemblement national. Je veux chasser le Rassemblement national de cette terre", avait ajouté Éric Dupond-Moretti.