Benalla: le directeur de la police nationale dit avoir découvert l'affaire dans Le Monde

Eric Morvan devant la commission d'enquête du Sénat le 25 juillet - FRANCOIS GUILLOT / AFP
Le directeur général de la police nationale Eric Morvan a affirmé mercredi n'avoir été informé de la présence d'Alexandre Benalla à la manifestation du 1er mai à Paris qu'après la parution de l'article du Monde révélant l'affaire, le 18 juillet. Le quotidien avait révélé dans cet article que l'homme filmé en train de frapper un manifestant le 1er mai était le désormais ex-collaborateur d'Emmanuel Macron, accompagnant les policiers comme "observateur".
"Je n'ai été informé de la présence de M. Benalla sur les événements du 1er mai qu'à la lecture du journal Le Monde. Je n'étais pas dans la boucle apparemment restreinte de ceux qui savaient. L'IGPN pas davantage", a déclaré Eric Morvan devant la commission d'enquête du Sénat.
Un "jeune homme" qui a "un peu la grosse tête"
"Entre le 2 mai et la parution de l'article du journal Le Monde, je n'ai pas été mis au courant" poursuit-il, ajoutant qu'il "ignore tout de la mise à pied de M. Benalla, mais cela n'a rien d'étonnant: M. Benalla n'est pas un de mes employés. Je n'ai pas de pouvoir disciplinaire sur lui".
Concernant les violences exercées par le collaborateur de l'Elysée, il les qualifie de "faits extrêmement graves, inacceptables, commis par un jeune homme à mon avis qui a un peu perdu les pédales, qui a eu un peu la grosse tête".
Plusieurs rencontres mais aucun échanges
Le chef des policiers a indiqué avoir "croisé une dizaine de fois" Alexandre Benalla, lors de déplacements ou cérémonies auxquels participait le président de la République. La dernière fois remonte au 14 juillet, "dans la tribune officielle", précisant qu'il l'identifiait toutefois "clairement comme un collaborateur du chef de cabinet de la présidence de la République".
"Je n'ai jamais eu à échanger avec lui d'autres propos que de courtoises salutations. Je n'ai pas le souvenir d'avoir participé à des réunions de travail en sa présence", a raconté Eric Morvan, qui n'a "jamais remarqué de sa part une attitude déplacée".
"Ce n'est pas une sanction clémente"
En ce qui concerne la sanction contre Alexandre Benalla, une mise à pied de 15 jours, le chef de la police a affirmé qu'il aurait "pris exactement la même décision" s'il avait été à la place du directeur de cabinet de la présidence, Patrick Strzoda, jugeant qu'elle n'était pas "une sanction clémente".
Les avocats d'Alexandre Benalla ont expliqué lundi que leur client avait voulu "prêter main forte" aux policiers face aux manifestants, évoquant un "apparent dépassement des capacités opérationnelles des policiers sur place", en réponse à quoi Eric Morvan s'exclame qu'il s'agit d'"une plaisanterie!", ajoutant qu'à la vue des images, on voit "de nombreux fonctionnaires de polices", ce qui démontre selon lui que la police n'était pas "particulièrement fébrile".