Attentat déjoué: Mélenchon, Le Pen Hamon, et Fillon réagissent

François Fillon à Lille. - Philippe HUGUEN / AFP
Ce mardi, deux hommes ont été interpellés à Marseille. Cette arrestation a permis selon les mots du procureur de la République de Paris, François Molins, de déjouer "un projet d'action imminente". Au domicile occupé à Marseille par les deux individus depuis le 1er avril, des armes à feu et trois kilos d'explosifs TATP ont été retrouvés. En fin de semaine dernière, les équipes de plusieurs candidats à la présidentielle avaient été prévenues du risque terroriste. Le signalement des suspects avait même été transmis. En meeting à Toulouse ce mardi soir, Benoît Hamon a confirmé ces éléments, tout en espérant qu'ils ne soient pas omniprésents en ces derniers jours de campagne: "Je salue l'efficacité des forces de police (...) Oui, nous avons été informés. Sur ces questions là, il ne faut pas en faire un commerce électoral!"
Jean-Luc Mélenchon exprime sa solidarité
Jean-Luc Mélenchon, en meeting à Dijon et dans six autres villes de France grâce à des hologrammes, est lui aussi revenu sur cet épisode de la campagne, en commençant par témoigner sa solidarité avec d'autres prétendants à l'Elysée autour desquels des menaces avaient été évoquées sans être pour l'heure formellement établies:
"On nous a dit que d’aucuns criminels insensés avaient ourdi le plan de faire des crimes contre quelques-uns de mes concurrents dans cette élection. Je veux solennellement dire à M.Fillon, Mme Le Pen et M.Macron que je leur exprime ma solidarité personnelle la plus totale. Jamais nous ne ferons le cadeau aux criminels de nous diviser devant eux. Ils ne nous impressionnent pas. Je dis que si nous présidons aux destins de la nation, les criminels diviseurs seront châtiés", a-t-il ainsi lancé en début de meeting.
Marine Le Pen évoque le "flux de migrants"
Marine Le Pen était, quant à elle, sur le plateau de TF1 pour intervenir dans l'émission "Demain Président". Elle a notamment déclaré: ""Le danger du terrorisme islamiste s'infiltre parmi les flux de migrants pour venir nous frapper au coeur. (…) Est-ce que la France va rester un pays où sont respectés nos moeurs, nos valeurs, notre mode de vie ?"
Elle a également avancer l'idée suivante: ""Le lendemain de mon élection, je prendrai la mesure d'expulser l'intégralité des étrangers fichés S".
François Fillon adopte un ton offensif
Mais c'est le candidat de la droite et du centre qui s'est montré le plus disert sur la question, lors de son meeting à Lille ce mardi. François Fillon, que l'unité de coordination de la lutte anti-terroriste a classé au niveau 2 des personnalités menacées (il est le seul candidat placé à ce niveau d'alerte) après après avoir vu une photo où l'un des deux hommes, alors recherchés et aujourd'hui arrêtés, tenait un journal où figurait la photo de l'ex-Premier ministre, a notamment déclaré: "S’il y a un sujet qui a été laissé de côté durant cette présidentielle, même s’il vient spectaculairement de se rappeler à nous, c’est le terrorisme. Nous sommes en Etat d’urgence mais à écouter la plupart des candidats durant cette campagne il est surtout urgent de ne pas en faire état."
François Fillon a poursuivi:
"J’affirme que nous sommes confrontés à une nouvelle forme de totalitarisme : le totalitarisme islamiste, c’est-à-dire une idéologie radicale, structurée et expansionniste, qui est un danger pour la paix du monde et doit être combattu avec la plus extrême détermination. Si je suis élu, tout Français qui aura pris les armes contre la République se verra privé de sa nationalité. (…) Tout étranger appartenant à la mouvance intégriste sera expulsé."
A une poignée de jours du premier tour de la présidentielle, la campagne se porte ainsi sur un nouveau terrain.