Affaire Fillon-Jouyet: "L'UMP tente de camoufler une lutte à mort", juge le PS

"La droite est prête à n'importe quoi" pour dissimuler "la bataille sordide" qui se livre au sein de l'UMP, dénonce l'un des porte-parole du Parti socialiste, lundi, sur BFMTV au sujet de l'affaire Fillon-Jouyet. "Bien sûr que Jean-Pierre Jouyet ne doit pas démissionner", affirme Carlos Da Silva.

Reprendre la main. Telle est l'urgence au PS, qui juge que la droite essaie de faire du "Fillongate" un "Jouyetgate". "Le Parti socialiste n'est pas dupe de ce qui est en train de se tramer. Vouloir mêler l'Élysée à cette sordide guerre à l'UMP, c'est inadmissible, scandaleux. Nous ne tomberons pas dans ce piège", a déclaré Carlos Da Silva, l'un des porte-parole du Parti socialiste, lundi sur BFMTV.

"La droite est prête à n'importe quoi" pour dissimuler "l'affrontement assez dur" au sein de l'UMP, dénonce le socialiste. "Ce bazar il est d'abord à l'UMP", juge le PS.

"Bien sûr que Jean-Pierre Jouyet ne doit pas démissionner", ajoute Carlos Da Silva, pour qui "tout ça est tout simplement fou". "On voudrait en instrumentalisant sa fonction faire vaciller François Hollande", regrette-t-il.

"Stop, réglez vos comptes entre vous", lance-t-il à l'UMP

"Cette manœuvre grotesque ne trompe personne"

"Que M. Fillon ne souhaite pas finir à un croc de boucher, on le comprend! Mais on ne peut accuser les autres de ses propres turpitudes. La droite fait bloc, insinuant que la gauche instrumentaliserait la justice. Non seulement la gauche a rompu avec ces méthodes. (…) Et aujourd'hui dans une querelle qui ne regarde que la droite, l'UMP tente de camoufler une lutte à mort en jetant la suspicion sur le Secrétaire général de l'Elysée. Cette manœuvre grotesque ne trompe personne. Même pas Nicolas Sarkozy", écrit Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du Parti socialiste, dans un communiqué publié lundi soir.

La démission de Jouyet réclamée à droite

Plusieurs personnalités de l'opposition réclament la démission de Jean-Pierre Jouyet, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, revenu en grâce auprès de François Hollande, et qui était censé apporter, lors de sa nomination en avril, rigueur et professionnalisme dans le fonctionnement de l'Elysée.

Le numéro deux de l'Elysée se retrouve fragilisé après ses revirements sur la teneur de ses échanges lors d'un déjeuner avec François Fillon révélés par des journalistes du Monde, d'autant que l'ex-Premier ministre a décidé de contre-attaquer en justice.

Au gouvernement on tente de défendre tant bien que mal Jean-Pierre Jouyet. En déplacement en Algérie, Emmanuel Macron a ainsi rappelé sur BFMTV que cet ami proche de François Hollande était "un serviteur, pas un menteur".

K. L.