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Terrorisme

Fusillades à Forest: Abdeslam pourrait ne jamais avoir quitté la Belgique

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Salah Abdeslam a finalement été arrêté ce vendredi à Bruxelles. Exfiltré en Belgique le soir des attentats du 13 novembre, il pourrait n'avoir jamais quitté le pays depuis.

Salah Abdeslam arrêté vendredi à Bruxelles. Depuis les attentats du 13 novembre, la police avait perdu sa trace, jusqu'à une opération menée en Belgique mardi. Au cours d'une perquisition menée dans un appartement de Forest, une commune bruxelloise, les enquêteurs ont en effet retrouvé une empreinte digitale de Salah Abdeslam

Cette perquisition était pourtant un acte de routine. Les enquêteurs pensaient d'ailleurs que l'appartement était vide. Mais c'est par des tirs de Kalachnikov qu'ils ont été accueillis. 

Au cours de l'opération, Mohamed Belkaïd, qui se cachait sous la fausse identité de Samir Bouzid, l'un des suspects recherchés dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris, a été tué. Au moins deux hommes ont pris la fuite par les toits.

Salah Abdeslam y était-il récemment? 

A l'intérieur du logement, c'est sur un verre que les empreintes de Salah Abdeslam, le dixième homme des commandos des attentats du 13 novembre, ont été retrouvées. "Salah Abdeslam était peut-être l'un des deux hommes qui se sont enfuis de cet appartement de Forest. Ça pourrait expliquer l'usage immédiat d'armes lourdes contre les policiers", analyse Jacques Di Bona, le consultant lutte antiterroriste de BFMTV.

Salah Abdeslam est-il passé dans cet appartement avant ou après les attentats de novembre? Celui qui est soupçonné d'avoir eu au moins un rôle-clé de logisticien dans les attentats qui ont fait jihadistes qui ont fait 130 morts en novembre y était-il récemment? Autant de questions que l'enquête cherche désormais à déterminer.

Abdeslam pourrait ne jamais avoir quitté la Belgique

Le frère du kamikaze mort au Comptoir Voltaire, Brahim Abdeslam, s'était évaporé après son exfiltration de Paris par des amis, le lendemain des attaques. Sa trace avait été perdue à Schaerbeek, une commune de Bruxelles, le samedi 14 novembre vers 14h. Il y aurait ensuite passé trois semaines, caché dans un appartement où son empreinte ADN a été retrouvée le 10 décembre par les enquêteurs.

Salah Abdeslam pourrait donc n'avoir jamais quitté la Belgique depuis les attentats. Une hypothèse jugée tout à fait crédible par Jacques Di Bona, qui a été un ancien responsable de l'unité de coordination de la lutte antiterroriste.

"Très souvent, on a recherché des ennemis publics numéro un [en s'imaginant] qu'ils allaient à l'étranger", raconte-t-il sur BFMTV. "Lui, il a vécu là [Abdesalm est originaire de Molenbeek, ndlr], il a son environnement, il est fondu dans la population, il parle la langue… Alors évidemment, il doit se terrer. Il change de planque". 

"Ils ne s'éloignent pas beaucoup de Bruxelles"

Dans un tel cas de figure, comment imaginer que cet individu recherché par toutes les polices d'Europe, ait pu passer entre les mailles du filet? "Ce n'est pas difficile de se cacher, par les relais, par les amis, par les familles", reprend Jacques Di Bona.

"Depuis des années, [ces filières jihadistes] ont investi des quartiers [de Bruxelles]. Ils ont de l'argent, ils louent des appartements, des box. Ils ne vont pas s'éloigner beaucoup de Bruxelles. (…) Si vous n'avez pas un renseignement de première main, vous pouvez chercher longtemps. Il y a des individus qu'on a trouvé au bout d'un an, deux ans, dans nos affaires de terrorisme", conclut-il.

A moins que les empreintes retrouvées sur le verre ne soient très anciennes. Auquel cas, Salah Abdeslam pourrait être déjà loin.

Caroline Piquet