Aveux, perquisition, transfert: où en est l'enquête sur l'attentat en Isère?

Depuis vendredi et l'attaque perpétrée peu avant 9h30 par Yassin Salhi, 35 ans, contre une usine de gaz industriels de la société Air Products à Saint-Quentin-Fallavier dans l'Isère, les enquêteurs ont multiplié les investigations. Plus de 48 heures après les faits, l'enquête sur un présumé attentat terroriste avance.
Dimanche pourtant, selon de premières déclarations qui pourraient changer pendant le reste de sa garde à vue, le suspect se défendait de toute intention terroriste. Il évoquait des raisons personnelles et une volonté de marquer les esprits, expliquant son passage à l'acte. Ainsi, un différend avec son patron après qu'il avait renversé une palette de matériel informatique et une dispute avec sa femme, ont été mis en avant. Mais beaucoup d'autres éléments font pencher la balance vers la piste terroriste, comme le fait d'avoir décapité sa victime ou les références à la chahada (la profession de foi islamique), sans oublier l'envoi d'un autoportrait macabre vers la Syrie. Retour sur les faits marquants de ce week-end.
> Samedi, le suspect commence à parler
Après avoir été brièvement hospitalisé à Lyon, Yassin Sahli est interrogé par les enquêteurs. D'abord mutique, il commence ensuite à s'expliquer "sur le déroulé des faits".
> Samedi, révélations sur la radicalisation de Yassin Salhi
Où l'on en apprend davantage sur son parcours. Yassin Salhi, 35 ans, s'est radicalisé à Pontarlier dans le Doubs, au début des années 2000. Ce basculement vers l'islam radical s'est opéré au contact d'un homme soupçonné d'avoir préparé avec des militants d'Al-Qaïda des attentats en Indonésie, ont indiqué des sources concordantes. Mais aucun élément ne permet, pour l'instant, de relier cet ex-mentor, Frédéric-Jean Salvi, à l'action terroriste de vendredi.
> Dimanche, Yassin Salhi passe aux aveux
Yassin Sahli a reconnaît devant les enquêteurs avoir tué son patron sur un parking en se rendant sur les lieux de l'attentat.
Il reconnaît aussi avoir envoyé un selfie macabre avec la tête de son patron. BFMTV avait annoncé dès samedi que cet autoportrait avait été envoyé à un numéro canadien et via l'application WhatsApp, à un destinataire en Syrie.
Mais à qui s'adressait ce message? Les enquêteurs pensent avoir identifié un jihadiste français, présent dans les zones de combats et répertorié parmi les 473 actuellement sur place, a ajouté une autre source. Cet homme, prénommé Sébastien-Younès, est parti en novembre 2014 en Syrie, rejoignant avec sa famille le secteur de Raqa où il serait logisticien dans les rangs de l'organisation Etat islamique (EI), selon des sources proches du dossier.
> Dimanche, perquisition à son domicile de Saint-Priest
Les policiers antiterroristes se rendent l'après-midi, avec le suspect, à son domicile de Saint-Priest, dans la banlieue de Lyon. "Pour aller prendre son passeport", révèle une source proche du dossier. L'intervention, effectuée sous forte protection policière, a duré environ une heure. De nombreux policiers, portant des cagoules et des sigles BRI et police judiciaire sur leurs uniformes, encadrent le suspect protégé par un gilet pare-balles.
On pu être vues aussi, dimanche après-midi, les premières images publiques (ci-dessous), et bien que son visage soit dissimulé sous un tissu blanc, de Yassin Salhi.
> Dimanche, la femme et la soeur de Salhi relâchées
La femme et la soeur de Yassin Salhi, âgées de 34 et 32 ans, sont relâchées après deux jours de garde à vue.
> Dimanche, les confessions de son ancien prof de sport
Le Parisien qui a rencontré l'ancien entraîneur de Yassin Salhi, publie une interview éclairante sur la personnalité du suspect. Il décrit un homme très doux, mais capable d'exploser soudainement de rage et qui lui aurait confié avoir passé six mois en Syrie entre 2010 et 2011.
> Dimanche, transfert au siège de l'antiterrorisme près de Paris