Procès de Cédric Jubillar: son avocate prévient qu'une condamnation de son client serait "problématique"

Me Emmanuelle Franck, avocate de Cédric Jubillar, estime sur BFMTV ce jeudi 16 octobre que si son client "est condamné", alors "ce sera problématique sur l'idée qu'on se fait de la justice". "Condamner un homme sur un dossier pareil, ce n'est pas possible", poursuit Emmanuelle Franck. Cette dernière observe que l'accusation s'est "effilochée" lors du procès. Les dix derniers jours du procès ont "consisté à faire de Cédric Jubillar non pas un coupable, mais quelqu'un qui en a le profil", souligne-t-elle.
"Quand l'accusation est un peu faible au niveau des preuves, elle se détourne et essaye de faire de la personne dans le box un meurtrier", détaille Emmanuelle Franck sur BFMTV.
Un point de vue partagé par Me Alexandre Martin, l'autre avocat de Cédric Jubillar. Il regrette que "les enquêteurs soient partis d'une conviction, une certitude que Cédric Jubillar était coupable", estimant que "ce n'est pas ça le raisonnement qui doit être mis en place". "On part d'un fait et on essaye de voir toutes les hypothèses possibles de manière sérieuse, ça n'a pas été le cas", déplore Alexandre Martin sur notre antenne.
Un procès en appel déjà évoqué
Déplorant "un cirque judiciaire dérangeant pour la sérénité de la justice", Me Emmanuelle Franck a, elle, partagé son "sentiment d'avoir fait tout ce qu'elle pouvait faire" après avoir plaidé plusieurs heures ce jeudi et "défendu cet homme jusqu'à la dernière seconde".
De son côté, Me Alexandre Martin annonce d'ores et déjà qu'"il y aura un procès en appel (...) à la cour d'appel de Toulouse", détaille-t-il, précisant que cette audience pourrait se tenir d'ici un an et demi. "S'il était condamné, c'est nous qui feroins appel, s'il était acquitté, c'est l'accusation qui fera appel", prédit Alexandre Martin.
Le verdict attendu ce vendredi, Cédric Jubillar "terrorisé"
L'avocat raconte sur notre antenne que le principal suspect du meurtre de Delphine Jubillar est "terrorisé à l'idée d'être éventuellement condamné". "Conscient du travail accompli", Cédric Jubillar a "remercié" ses avocats après leurs longues plaidoiries ce jeudi. Des prises de parole très attendues au cours desquelles les deux avocats ont cherché à démonter les arguments des parties civiles. Parmi les pièces du dossier attaquées par Me Emmanuelle Franck, l'avocate est revenue sur l'absence de "trace de sang", de "trace de lutte" ou de nettoyage.
"Un pétage de plomb, c’est ce qu’on appelle un crime pulsionnel, celui qui laisse le plus de traces, parce qu’on ne contrôle plus rien, qu’on éclabousse tout", a lancé ce jeudi après-midi Me Emmanuelle Franck.
Cette dernière a aussi rappellé qu'"on n'a même pas le début d'une scène de crime quelque part". La défense de Cédric Jubillar a déploré que certains éléments n'aient pas été assez étudiés par les enquêteurs, à l'instar du livret de famille qui "n'a jamais intéressé personne", ou l'"erreur de copier-coller" d'un gendarme concernant la téléphonie de l'amant du principal suspect, un point qui n'a été ni "éclairci" ni "réglé".
Ce mercredi, une peine de trente ans de réclusion criminelle a été requise contre Cédric Jubillar qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité. "La réclusion criminelle, il faut la réserver aux récidivistes, aux faits sériels ou aux faits accompagnés par des actes de torture et de barbarie, ce qui n'est pas le cas dans ce dossier", s'est justifié l'un des deux avocats généraux.
Ces derniers ont aussi requis des peines complémentaires, comme une interdiction de perception de la pension de réversion, une interdiction de porter ou détenir une arme pendant 15 ans et une privation du droit d'éligibilité pendant 10 ans. Le verdict du procès est attendu pour ce vendredi.