BFMTV
Police-Justice

Procès de Cédric Jubillar: un gendarme reconnaît "une erreur de copier-coller" dans l'enquête sur la téléphonie

Les avocats de Cédric Jubillar, Alexandre Martin (à gauche) et Emmanuelle Franck, au procès de leur client pour le meurtre de son épousde, le 29 septembre 2025 à la cour d'assises du Tarn, à Albi.

Les avocats de Cédric Jubillar, Alexandre Martin (à gauche) et Emmanuelle Franck, au procès de leur client pour le meurtre de son épousde, le 29 septembre 2025 à la cour d'assises du Tarn, à Albi. - Lionel BONAVENTURE © 2019 AFP

Ce mardi 7 octobre, le gendarme en charge des questions de téléphonie s'est expliqué. Il a déclaré que le numéro de l'amant de Delphine Jubillar n'aurait pas dû figurer parmi ceux ayant borné près du domicile du couple dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020,

Ce que Me Alexandre Martin, l'un des avocats de Cédric Jubillar, dénonçait comme "un véritable scandale" ne serait en réalité que le fruit de l'erreur d'un gendarme. Ce lundi 6 octobre, les conseils de l'avocat avaient semé le doute par une révélation: le téléphone portable de l'amant de Delphine Jubillar avait activé une cellule à proximité du domicile du couple la nuit de sa disparition, entre le 15 et le 16 décembre 2020. Alors même que l'amant de Delphine Jubillar vit à Montauban, à quelque 80 kilomètres de Cagnac-les-Mines.

Au lendemain de cet épisode, le gendarme en charge des questions de téléphonie a livré ses explications. Selon lui, la présence du portable de l'amant de Delphine Jubillar parmi les 551 numéros sur la même couverture réseau que le domicile des Jubillar entre 22 heures et 6 heures du matin était le fruit d'une "erreur de copier-coller".

"On a écarté les abonnements domiciliés sur Cagnac-les-Mines. On a travaillé sur 216 numéros au final. Certains dans ces 216 ont pu être écartés rapidement du fait de l’activité téléphonique, d’autres ont conduit à des auditions et ont été écartés aussi ensuite", a raconté le gendarme à la barre.

L'avocate de Delphine Jubillar "n'y croit pas"

Si "son numéro figure bien sur les factures détaillées du relais en tant que correspondant de Delphine Jubillar l’après-midi de la disparition", il n'aurait pas dû figurer parmi les numéros ayant borné à cet endroit entre 22 heures et 6 heures du matin. "J’ai fait une erreur de copier-coller", a résumé le militaire. "Il s’est retrouvé dans les 551 numéros alors qu’il n’avait pas à s’y trouver."

"Mais personne n'a contrôlé votre travail?", a demandé Blandine Arrial, la présidente du tribunal d'Albi, au gendarme. "Non c'est très technique, il n'y a que moi qui travaillais sur ces listes", a assuré ce dernier.

Après ces explications, la défense de Cédric Jubillar n'a pas manqué d'afficher son incrédulité. "J’hésite entre le fait d’être atterrée par cette réponse et le fait de savoir si c’est crédible", a même réagi Me Emmanuelle Franck. "Moi, je n'y crois pas mais c'est pas grave." "Moi-même je ne l’explique pas", a reconnu le gendarme, disant être "le premier embêté par cette histoire".

Alexandra Gonzalez avec Vincent Gautier