BFMTV
Police-Justice
en direct

DIRECT. Procès de Cédric Jubillar: le gendarme en charge de la téléphonie va être entendu ce mardi après-midi

Cédric Jubillar devant la cour d'asises du Tarn, à Albi, le 23 septembre 2025

Cédric Jubillar devant la cour d'asises du Tarn, à Albi, le 23 septembre 2025 - Lionel BONAVENTURE © 2019 AFP

Au dixième jour du procès de Cédric Jubillar pour le meurtre de son épouse Delphine, d'autres voisins doivent témoigner ce mardi 7 octobre, ainsi que des proches et collègues de l'infirmière. La veille, son amant a livré son "intime conviction" sur la culpabilité de l'accusé.

L'ESSENTIEL

  • Cette troisième semaine au procès de Cédric Jubillar à Albi (Tarn) s'est ouverte avec le témoignage de l'amant de Delphine Jubillar, lundi 6 octobre. Face à la cour, l'homme s'est confié sur sa relation avec l'infirmière et a livré son intime conviction, disant être persuadé de la culpabilité de l'accusé. Lire l'article
  • Alors que l'amant de la disparue affirme n'être "jamais allé à Cagnac-les-Mines", les avocats de la défense ont pointé que sa ligne téléphonique avait activé une cellule près de la maison des Jubillar, la nuit des faits. Cet élément n'a cependant, selon eux, jamais été exploité par les enquêteurs. Lire l'article
  • Hier après-midi, deux voisines des Jubillar à Cagnac-les-Mines ont témoigné au tribunal d'Albi, assurant avoir entendu des cris de femme mêlés à des aboiements de chiens, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.
  • Cette troisième semaine était l'une des plus attendues au procès Jubillar, notamment parce que des témoins clés défilent à la barre, à l'image de l'amant, des voisins du couple et de deux ex-compagnes de l'accusé. Cédric Jubillar lui-même doit être longuement interrogé vendredi. Lire l'article

"J'aurais fait la bêtise de garer la voiture dans le mauvais sens?", contre-attaque Cédric Jubillar

Echange tendu entre Cédric Jubillar et l'avocat général. L'accusé est interrogé sur la façon dont la voiture de Delphine était garée la veille de la disparition. Alors que plusieurs témoins affirment qu'elle était garée dans le sens de la montée, l'accusé soutient le contraire.

"Donc madame S. se trompe?", demande l'avocat général. "Oui." "Et monsieur T. se trompe?" Réponse de Cédric Jubillar: "Oui, aussi."

L'avocat général ajoute que son propre fils confirme que Delphine Jubillar se garde toujours dans le sens de la montée.

"Donc si je suis votre raisonnement, que j’ai tué ma femme et transporté le corps, j’aurais fait la bêtise de garer la voiture dans le mauvais sens? C’est ce que vous insinuez", lance Cédric Jubillar.

"Je n’insinue rien, je vous pose des questions", déclare l'avocat général.

L'audience est suspendue le temps du déjeuner.

Cédric Jubillar maintient que la voiture était bien garée dans le sens de la descente la veille

Alors que deux de ses voisins sont venus à la barre affirmer ce matin que la voiture des Jubillar était bien garée dans le sens de la montée la veille de la disparition, Cédric Jubillar soutient, lui, le contraire.

Selon lui, son épouse "avait les mêmes habitudes que moi, en fonction de là où on arrivait, elle le stationnait dans un sens ou dans l’autre. Quand elle revenait de l’école, elle stationnait le véhicule dans le sens de la descente".

"Comment expliquez que plusieurs de vos voisins diraient-ils que le véhicule était garé dans le sens de la descente?", lui demande la présidente. "Parce qu’ils ont l’habitude de voir le véhicule garé dans ce sens-là", assure-t-il.

"Je peux vous assurer que ce soir-là, elle était bien dans le sens de la descente. Parce qu’elle arrivait de l’école, donc du coup elle était garée dans le sens de la descente."

Au matin de la disparition, Cédric Jubillar "avait un regard qui faisait peur", estime une voisine

Lors de sa déposition ce mardi matin, la plus proche voisine des Jubillar explique avoir assisté à une scène étonnante, le 16 décembre 2020 au matin, juste après la disparition de Delphine Jubillar.

"Je suis allée étendre mon linge et à ce moment-là, j’ai vu Cédric contre les parpaings, devant chez lui. Il donnait des coups de pied. Il faisait que dire 'je voulais pas ça', il avait un regard qui faisait peur", raconte Olga.

Alors qu'elle lui propose son aide, Cédric Jubillar lui aurait alors répondu: "Je n’aurai jamais besoin de personne, jamais, jamais."

Aucune réaction du côté de l’accusé.

Une autre voisine des Jubillar explique que la disparition de Delphine lui "a fait beaucoup de mal"

La plus proche voisine des Jubillar est entendue en ce moment au tribunal d'Albi. Cette retraitée très élégante, bandeau bleu dans les cheveux, perles aux oreilles, est touchante par son évidente volonté d'aider au mieux la cour.

Elle explique avoir être très affectée par la disparition de Delphine, avec qui elle parlait très souvent.

"Moi, Delphine, je la voyais tous les jours passer, quand elle amenait Louis à l’école. J’étais la mamie Olga, on était invités pour les anniversaires", indique-t-elle.

D'un timbre voilé, elle relate que la disparition de Delphine Jubillar lui "a fait beaucoup de mal. Et mon mari, avant de partir, il voulait savoir aussi. Ca a été un enfer, j’ai été obligée de me protéger, tout le monde m’interpellait. On en était venu à me dire 'mais Olga, tu sais toi, où est le corps de Delphine?'. Ce jour-là, j’ai cru que j’allais tomber."

Selon le voisin des Jubillar, l'accusé "se foutait" de chercher son épouse disparue

Interrogé ce mardi matin, un voisin vivant en contrebas et ayant l'habitude de se garer en face de Delphine Jubillar raconte avoir été surpris de l'attitude de Cédric Jubillar après la disparition de son épouse.

"Il s'en foutait. Quand votre femme disparaît, vous faites tout pour la chercher", commente-t-il à la barre.

"Et vous ne l'avez jamais vu chercher?", le relance Me Malika Chmani, avocate des enfants Jubillar. Réponse: "Non."

L'audience est suspendue pour une vingtaine de minutes.

La défense questionne les certitudes du voisin sur la voiture des Jubillar

Alors que le voisin des Jubillar affirme ce mardi à la barre avoir constaté que le véhicule de Delphine était garé dans le sens inverse à la veille, le matin de la disparition, la défense de Cédric Jubillar tente de questionner ses certitudes.

"Vous aviez dit aux gendarmes 'je suis sûr à 90% que la voiture était dans l’autre sens'. Pourquoi pas 100%?", demande Me Alexandre Martin. "Parce qu’on n’est jamais sûr à 1000% mais maintenant j’en suis sûr, parce que j’ai dû faire une manœuvre pour démarrer", répond le voisin.

L'homme avait également affirmé avoir remarqué que la voiture de Delphine "collait" la sienne le 16 décembre au matin. "La gendarme nous dit qu’elle n’a pas été gênée par une camionnette pour ouvrir le coffre du véhicule (des Jubillar, NDLR)."

"Faut leur poser la question. J’ai jamais changé de place en 15 ans, je vois pas pourquoi j’aurais changé de place. Je suis sûr à 1000%", soutient le voisin.

Le voisin des Jubillar affirme que Cédric l'a soupçonné du meurtre de Delphine

Interrogé sur ses relations avec le couple Jubillar, le voisin explique à la barre que leurs échanges se limitaient à "bonjour" et "au revoir". Mais il décrit cependant une scène d'altercation avec Cédric Jubillar. Ce dernier l'aurait soupçonné d'avoir tué Delphine.

Quelques mois "après la disparition de Delphine, il m’avait soupçonné d’avoir tué Delphine".

"Soi-disant j’avais acheté une plaque en ferraille, et il m’a soupçonné d’avoir tué Delphine. Je lui ai dit 'ça va pas ou quoi', et ça s’est arrêté là."

Un voisin assure que la voiture était garée dans un sens la veille de la disparition, dans un autre le matin

Un voisin vivant dans une maison en contrebas de celle des Jubillar dépose à présent à la barre. Il en est sûr: le 16 décembre au matin, alors qu'il part au travail, la voiture de Delphine est n'est pas garée comme d'habiture.

"Quand je suis rentré (le 15 décembre au soir, NDLR), je me suis garé face à la voiture de Delphine, et le lendemain matin quand je suis parti au travail, la voiture était dans l’autre sens", détaille-t-il.

D'après lui, Delphine Jubillar avait pourtant l'habitude de se garer dans le sens de la montée, face à sa voiture à lui. "Pour sortir les petits, c’était plus pratique pour elle", explique-t-il.

Pourtant, le 16 décembre au matin, il s’aperçoit également que le véhicule de Delphine est "collé" au sien, alors que les voisins maintiennent d'habitude un espace pour pouvoir démarrer plus rapidement le matin. "J'ai dû faire une marche arrière pour repartir."

L’avocat général lui rappelle qu’il avait dit aux gendarmes qu’il arrivait que la voiture soit garée dans l’autre sens, mais seulement quand Cédric la conduisait. "Oui", confirme à nouveau le voisin.

Selon un expert, la condensation dans la voiture des Jubillar peut être liée à la "présence d'un corps"

L'audience s'ouvre ce mardi avec les explications d'un expert judiciaire. Il vient rendre son avis concernant la présence de condensation qui avait été découverte sur le pare-brise de la Peugeot 207 des Jubillar, le 16 décembre 2020 au matin.

L'expert détaille que l’hydrométrie de la température la nuit de la disparition était relativement stable, et ne favorisait donc pas la condensation.

Selon lui, "le phénomène de condensation observé sur un pare-brise soumis à une température extérieure relativement fraîche peut donner lieu à un choc thermique."

"Cette montée en température du véhicule peut s’expliquer par la présence d’un corps à l’intérieur", conclut-il.

Il ajoute cependant ne pas pouvoir définir l'horaire exact de cette présence.

Le gendarme en charge de la téléphonie sera entendu cet après-midi sur les données de l'amant

Si la cour a rejeté la demande d'acte supplémentaire de la défense concernant l'étude des données téléphoniques de l'amant, qui auraient déclenché un relai près de la maison des Jubillar la nuit des faits, le gendarme en charge de la téléphonie dans l'enquête doit être entendu ce mardi après-midi.

Il répondra aux questions de la défense, des parties civiles et de la cour.

La cour rejette la demande de la défense sur l'étude des données téléphoniques de l'amant

Hier, la défense de Cédric Jubillar avait assuré que les données téléphoniques de l'amant de Delphine Jubillar avaient activé une cellule couvrant la maison des Jubillar, la nuit des faits.

Mes Emmanuelle Franck et Alexandre Martin avaient donc fait une demande d'acte supplémentaire qui a finalement été rejetée ce mardi matin.

L'audience reprend.

Le fils Jubillar dit avoir vu ses parents se disputer la nuit des faits, l'accusé nie

Une gendarme est également venue déposer hier au tribunal d'Albi. À la barre, elle explique avoir reçu les confidences de Louis, le fils des Jubillar, âgé de 6 ans au moment des faits. Le petit garçon a confié en audition avoir assisté à une dispute de ses parents la nuit de la disparition, entre le 15 et le 16 décembre 2020.

Selon Cédric Jubillar, son fils se trompe de soirée. "Vous pensez qu'il amalgame les souvenirs?", l'a questionné Me Laurent Boguet, avocat des enfants Jubillar. "Tout à fait", a insisté Cédric Jubillar.

La défense affirme que les données téléphoniques de l'amant ont activé une cellule près de Cagnac-les-Mines

L'audience d'hier a été marquée par un coup de théâtre des avocats de la défense. Alors que l'amant de Delphine Jubillar affirmait qu'il ne s'est jamais rendu à Cagnac-les-Mines, où vivaient les Jubillar, Mes Emmanuelle Franck et Alexandre Martin ont assuré que ses données téléphoniques avaient pourtant activé une cellule non loin de la maison du couple, la nuit de la disparition.

Cet élément, dénoncent-ils, n'apparaît pourtant pas dans la procédure: les avocats estiment que l'enquête a ainsi été "falsifiée" par les gendarmes, trop cordiaux selon eux avec l'amant.

Plusieurs avocats des parties civiles ont donc demandé à ce que les gendarmes en question soient à nouveau entendus.

L'amant de Delphine Jubillar se dit "convaincu" de la culpabilité de l'accusé

Hier matin, l'amant de Delphine Jubillar a longuement été entendu à la barre, au tribunal d'Albi. Il s'est d'abord confié sur sa rencontre avec l'infirmière, sur la naissance de sentiments amoureux, et sur leur projet de s'installer ensemble.

Mais il a également affirmé devant la cour qu'il avait une "intime conviction" à propos de la disparition de Delphine.

"J'ai l'intime conviction que c'est Cédric", a-t-il lancé.

Les témoignages de voisins et de proches des Jubillar attendus

Bonjour à toutes et tous. Bienvenue dans ce direct consacré au dixième jour du procès de Cédric Jubillar, jugé pour le meurtre de son épouse en décembre 2020.

Ce mardi 7 octobre doivent notamment être entendus des voisins de la famille Jubillar, des proches et des collègues de l'infirmière.

Des experts sont également cités à comparaître.

Elisa Fernandez