Fiches, salaires: qu'a dit Penelope Fillon aux enquêteurs?

Penelope et François Fillon lors du meeting du candidat LR à la présidentielle, dimanche 29 janvier - Eric FEFERBERG / AFP
Quelle défense pour Penelope Fillon? Interrogée par les enquêteurs de la police judiciaire, l'épouse de François Fillon, soupçonnée d'emploi fictif auprès de son mari, a essayé de justifier les périodes où elle travaillait pour lui en tant qu'attachée parlementaire. Une audition qui soulève des interrogations, si l'on en croit les révélations du Monde.
"Je lui préparais des fiches", affirme-t-elle en parlant de son mari, "il m'arrivait de le représenter", notamment lors d'événements culturels à Sablé-sur-Sarthe. Elle assure également tenir l'agenda de son mari, et rédiger pour lui une revue de presse.
Jamais de compte-rendu écrit des réunions
Quant à son rôle auprès de Marc Joulaud, suppléant de François Fillon de mai 2002 à août 2007, il est assez flou. François Fillon a reconnu avoir demandé à ce dernier d'embaucher sa femme. "Je voulais garder la main sur la circonscription". "Il avait besoin de moi pour asseoir son autorité", dit-elle de son côté. Selon Le Monde, elle le rencontre une fois par semaine à Paris, et une autre fois le week-end, dans la Sarthe, pour des entretiens "très informels".
Elle lui remet parfois "des notes", mais "jamais de compte-rendu écrit" de leurs réunions. "Les gens ne savaient pas" qu'elle était son assistante parlementaire, d'ailleurs elle ajoute: "jamais je n'ai officialisé ma qualité d'assistante parlementaire de Marc Joulaud, pas plus que quand je faisais le même travail pour mon mari".
Pourtant, Penelope Fillon touchait bien une rémunération, versée sur son compte personnel puis transférée vers le compte joint du couple. Selon elle, son montant avait été fixé par Marc Joulaud, alors que François Fillon a revendiqué auprès des enquêteurs avoir décidé de la somme. Depuis 1988, elle aurait touché 831.440 euros brut, selon le Canard enchaîné. A cela s'ajoute la somme de 100.000 euros pour des notes adressées à La revue des deux mondes. Mais le directeur de la revue l'aurait "prise en grippe". La collaboration s'est donc arrêtée là.