Après l'attaque au couteau, "le retour au travail se fait dans l'émotion" à la préfecture de police de Paris

Jeudi, la préfecture de la police de Paris a été touchée de plein fouet par l'attaque au couteau menée par l'un de ses employés. Quatre agents sont morts. Ce vendredi, l'heure est au recueillement pour les fonctionnaires.

"La préfecture de police est en deuil." Quatre fonctionnaires, dont trois policiers, ont été tués jeudi à coups de couteau au sein même de cette institution, centre névralgique de la police parisienne. L’assaillant, abattu dans la foulée par les forces de l’ordre, y était employé depuis 2003.

Au lendemain de l’attaque, "l’état d’esprit est lourd", raconte, émue, Laetitia Vallar, porte-parole de l’institution sur BFMTV. "Le retour au travail se fait dans l’émotion, tous les agents ont été touchés par cet événement". "Le fait de savoir que la préfecture a été touchée en son sein est traumatisant", continue celle qui a fait toute sa carrière à la préfecture de police.

En début d’après-midi jeudi, Michael Harpon a poignardé avec un couteau de cuisine trois personnes qui se trouvaient dans les bureaux de son service, la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP). Il a ensuite emprunté un escalier où il agressé deux autres personnes. L'assaillant est finalement descendu dans la cour, où il a été abattu.

Dans la foulée, une cellule de soutien psychologique a été mise en place pour accueillir les fonctionnaires, notamment ceux qui connaissaient les victimes ou qui ont été témoins de l’attaque. Une minute de silence doit être observée à 11 heures "pour rendre hommage aux victimes tombées dans le cadre de cette agression".

La police, "une grande famille"

"Pour l’ensemble de la police, l’heure est au recueillement", glisse Laetitia Vallar. Même si "aujourd'hui le travail continue, les agents sont à leur poste et assurent la sécurité des citoyens. Au-delà de l’émotion, on se serre les coudes, la police est une grande famille", glisse Laetitia Vallar.

La porte-parole salue par ailleurs les nombreuses marques de soutien reçues ces dernières heures, tant de la part du gouvernement que des citoyens. "C’est particulièrement appréciable dans ce contexte particulièrement compliqué", remarque-t-elle.

Cette attaque survient en effet au lendemain d'une "marche de la colère" des policiers, une mobilisation inédite depuis près de 20 ans qui a rassemblé 27.000 personnes selon les organisateurs, sur fond de malaise de l'institution, de hausse des suicides et de réforme des retraites.

Ambre Lepoivre