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Police-Justice

Attaque au couteau: comment sont contrôlés les accès à la préfecture de police de Paris?

Préfecture de Police de Paris (illustration)

Préfecture de Police de Paris (illustration) - AFP

Forteresse au milieu de Paris, une attaque au couteau jeudi a fait quatre morts, et pointé du doigt une faille dans la sécurité de la Préfecture de police.

Place forte de l'île de la cité, au cœur de Paris, la préfecture de police et ses 43.800 femmes et hommes ont pour principale mission la sécurité des citoyens de l'agglomération parisienne. Jeudi, un de ses agents a réussi à passer tous les sas de sécurité, et a pénétré les lieux muni d'un couteau, avec lequel il a tué quatre personnes. Comment ce scénario a-t-il pu se réaliser dans ce lieu particulièrement protégé?

  • La carte de police, sésame pour l'entrée

Le premier barrage à l'entrée de la Préfecture de police est "un portique pour filtrer le passage et ne pas rentrer en masse, afin de s'assurer de l'identité" des visiteurs, explique David Le Bars, secrétaire général du syndicat des Commissaires de la Police Nationale, sur BFMTV. Ils sont systématiquement contrôlés et fouillés.

"Mais à partir du moment où vous avez cette carte de police, c'est que vous avez été identifié comme tel. Les administratifs ont aussi une carte marquée 'police'. Ils ne sont pas fouillés", explique-t-il, ce qui était le cas de Michael Harpon, l'assaillant, informaticien à la direction du renseignement.
  • Un scanner pour les objets métalliques

Les fonctionnaires de police doivent toutefois ensuite passer au scanner. S'ils sonnent, ils sont fouillés. S'ils ne sonnent pas, ils peuvent rentrer directement à l'intérieur de la préfecture. D'après les premiers éléments, Michael Harpon était muni d'un couteau en céramique, donc sans métal, et non détecté par le portique de sécurité.

Les fonctionnaires de police "ne sont pas contrôlés de façon systématique avec palpation", avance également Bruno Pomart, ancien policier du Raid, sur TF1, "puisque plusieurs centaines, voire milliers de personnes rentrent tous les jours dans ce sanctuaire",
  • Un contrôle en amont de l'embauche

Outre les contrôles quotidiens, l'assaillant avait fait l'objet d'une enquête en amont de son embauche, car il travaillait pour le service des renseignements. Agent administratif de catégorie C, il était plus précisément informaticien au sein du département technique de la Direction du renseignement de la préfecture depuis 2003.

"Son travail consistait à travailler sur les systèmes d'information, il y avait donc là une habilitation 'secret défense', la plus haute au sein de la police", affirme Driss Aït Youssef, président de l'institut Léonard de Vinci, spécialiste des questions de sécurité, à BFMTV. Cette habilitation, selon lui, devait "théoriquement montrer que cet individu ne présentait pas de problèmes de moralité incompatibles avec des fonctions de traitement d'informations sensibles". 

Salomé Vincendon