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Affaire du petit Grégory: pourquoi la mise en examen des époux Jacob avait été annulée en 2018

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Plus de 40 ans après le drame, ce mercredi 18 juin, la justice française a ordonné l'interrogatoire de la grand-tante du petit garçon, retrouvé pieds et mains liés dans une rivière des Vosges en octobre 1984. En 2017, l'octogénaire avait déjà été entendue puis mise en examen avant l'annulation de la procédure l'année suivante.

Énième coup de théâtre dans l'affaire du meurtre du petit Grégory. Une nouvelle fois, la justice s'intéresse au couple Jacob en ordonnant l'interrogatoire de Jacqueline Jacob, la grand-tante de l'enfant.

Philippe Astruc, procureur général près de la cour d'appel de Dijon, a annoncé la convocation de l'octogénaire en vue d'une possible mise en examen pour "association de malfaiteurs criminelle" ce mercredi 18 juin. Une annonce qui intervient après de nouvelles expertises menées par la chambre de l'instruction de Dijon; expertises ayant débouché sur une "liste d'éléments qui concernent Jacqueline Jacob" début 2025.

C'est la deuxième fois que Jacqueline Jacob, mariée au frère de la grand-mère de Grégory Villemin Marcel Jacob, a affaire à la justice. Interpellée en 2017 avec son époux, elle avait été mise en examen en juin de la même année pour "enlèvement et séquestration suivie de mort".

Une garde à vue litigieuse

Parmi les faits qui sont mis en avant par les enquêteurs, une haine tenace et une jalousie à l'encontre du père de Grégory, Jean-Marie Villemin. Entre autres aussi, des "similitudes" entre l'écriture de Jacqueline Jacob et la lettre du corbeau datant de 1983 revendiquant le meurtre de l'enfant.

Selon les informations de BFMTV, mutique face aux enquêteurs, Jacqueline Jacob avait seulement répondu "oui" à la question de savoir si elle avait vécu toute sa vie dans sa maison.

Marcel Jacob (à droite) arrive avec son avocat Stéphane Giuranna (à gauche) au palais de justice de Dijon, dans le centre-est de la France, le 4 décembre 2017, avant une audience dans le cadre de l'affaire du meurtre en 1984 du petit Grégory Villemin, âgé de quatre ans. (Photo d'illustration)
Marcel Jacob (à droite) arrive avec son avocat Stéphane Giuranna (à gauche) au palais de justice de Dijon, dans le centre-est de la France, le 4 décembre 2017, avant une audience dans le cadre de l'affaire du meurtre en 1984 du petit Grégory Villemin, âgé de quatre ans. (Photo d'illustration) © PHILIPPE DESMAZES / AFP

Des indices troublants, donc, et qui auraient justifié une première mise en examen du couple il y a huit ans et la réalisation d'actes d'enquête supplémentaires.

Cependant, après étude du dossier, la procédure de mise en examen a dû être annulée pour vice de forme. En effet, la décision d'une garde à vue des Jacob réclamée par la présidente de la chambre de l'instruction Claire Barbier aurait dû revenir à la chambre de l'instruction dans son ensemble et non pas uniquement à sa présidente.

Tous les actes découlant de cette même garde à vue avaient, eux aussi, été annulés. L'enquête ne s'est cependant pas arrêtée, donnant lieu au rebondissement de jeudi soir.

"Les choses avancent toujours"

Maître Marie-Christine Chastant-Morand, avocate des Villemin, s'est réjouie ce jeudi 19 juin d'une hypothétique prochaine mise en examen de Jacqueline Jacob.

"À écouter tout le monde depuis des années, c'était un peu "Circulez, il n'y a rien à voir !" Et bien, non. La décision montre que les choses avancent toujours", confie-t-elle à BFMTV.

"Sur la qualification d'association de malfaiteurs criminelle, c'est celle qui a été retenue. Il ne faut pas en tirer des conclusions hâtives. Mais ça va permettre de voir les personnes s'expliquer là-dessus", a-t-elle ajouté.

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Selon le communiqué officiel du procureur général Philippe Astruc, le nouvel interrogatoire de Jacqueline Jacob ne devrait pas intervenir "avant plusieurs mois".

De leur côté, Christine et Jean-Marie Villemin, les parents de Grégory, ont exprimé par la voix de leur autre conseil maître François Saint-Pierre leur "très forte émotion et une grande reconnaissance envers la justice", détaille ce jeudi 19 juin l'AFP.

Vincent Vantighem avec Camille Dubuffet