"J'ai honte de ce qui se passe" en France: Françoise Hardy défend la réforme des retraites

Françoise Hardy en 2005, aux Victoires de la musique - Bertrand Guay - AFP
Si la parole de la chanteuse se fait rare depuis l'annonce en 2019 de son cancer du larynx, l'interprète de Le temps de l'amour s'est confiée, au détour d'une interview au Journal du Dimanche, sur la mobilisation actuelle en France contre la réforme des retraites qui prévoit de faire passer l'âge légal de départ de 62 à 64 ans.
Interrogée sur la tribune, signée par plus de 300 personnalités issues du monde de la culture demandant le retrait immédiat cette réforme controversée, Françoise Hardy admet qu'elle n'aurait "sûrement pas" signé cette lettre.
"Je m'intéresse aux réalités économiques et j'ai compris qu'il y a plusieurs raisons impératives d'effectuer une réforme des retraites", assure l'artiste dans les colonnes du JDD.
Et d'ajouter: "Tous les pays européens ont mis l'âge de retraite à 65, 66 ou 67 ans, sauf le nôtre dont la dépense publique est la plus élevée d'Europe. [...] Et puis les retraités vivent de plus en plus longtemps et, actuellement nous n'avons même pas deux actifs pour un retraité.
"Pour vous dire la vérité, j'ai honte de ce qui se passe dans une France qui se laisse manipuler et désinformer par des extrémistes, de gauche ou de droite: la LFI, la Nupe, Marine Le Pen, etc", poursuit la chanteuse.
"Repoussoirs touristiques"
Françoise Hardy qui affirme ne se sentir "ni de droite - surtout en ce moment - et encore moins de gauche" dénonce également les "grèves répétées" qui "aggravent" selon elle "la situation économique avec les problèmes de transport qu'elles provoquent".
"[Ces grèves] empêchent beaucoup de gens de se rendre normalement à leur travail et même certains d'entre eux de travailler", indique la chanteuse.
Celle qui faisait figure de seule Française dans le classement des 200 meilleurs chanteurs de tous les temps du magazine Rolling Stones en 2023, se désole que ces mobilisations transforment Paris et le pays "en repoussoirs touristiques". "Sans parler de toutes les violences et des nombreuses dégradations matérielles inadmissibles dont les réparations coûtent cher", ajoute-t-elle.
A contrario, de nombreuses personnalités ont pris position ces derniers mois pour soutenir la mobilisation contre la réforme des retraites : les actrices Adèle Haenel et Corinne Masiero, les rappeurs Médine et Hatik, ou encore la romancière prix Nobel de littérature Annie Ernaux qui a signé une tribune publiée dans l'hebdomadaire Politis.
Fin mars, Patrick Bruel et Laure Calamy ont également dénoncé, sur le plateau de l'émission Quelle Époque! "l'offense" de l'utilisation de l'article 49.3 sur la réforme des retraites.