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"Braves": Médine, Hatik et Sniper en têtes d'affiche d'un concert de rap en soutien aux grévistes

Affiche du concert de rap "Braves" organisé ce dimanche 9 avril 2023 en soutien aux grévistes.

Affiche du concert de rap "Braves" organisé ce dimanche 9 avril 2023 en soutien aux grévistes. - La Familiale

Toutes les recettes de ce show, organisé par le collectif la Familiale à Pantin ce 9 avril, seront reversées à une caisse de grève pour soutenir les manifestants contre la réforme des retraites.

Un concert pour aider les grévistes. Alors que la France se mobilise dans la rue depuis plusieurs semaines contre la réforme des retraites, le collectif la Familiale organise ce dimanche le premier show 100% rap en soutien à la grève.

Cette initiative, née d'un appel sur les réseaux sociaux, va regrouper sur la scène du Dock B à Pantin une soixantaine d'artistes dont des têtes d'affiche du rap français telles que Médine, Hatik ou encore le groupe Sniper. L'objectif: reverser toutes les recettes du concert à la caisse de grève nationale de l'intersyndicale.

Derrière ce projet organisé en moins d'une semaine, Guéno Fiasko, membre de La Familiale. Le jeune homme qui a assisté à toutes les manifestations contre la réforme des retraites avec son collectif depuis le début du mouvement explique avoir eu l'envie de contribuer à la lutte à son échelle.

"Comme on organise souvent des concerts et événements de solidarités, on a été sollicité pour imaginer un projet similaire en lien avec la contestation contre la réforme des retraites. Au départ, on voulait amener un camion et jouer de la musique dans les cortèges", précise Guéno Fiasko à BFMTV.com.

"Mais vu le tournant qu'ont pris les manifestations ces dernières années, c'était trop dangereux. Donc on s'est dit: 'Et si on organisait un concert?'", ajoute-il.

"Tous les engagements se valent"

Guéno Fiasko lance donc un appel sur les réseaux sociaux. "Si y a des artistes qui sont chauds d'un concert en soutien à celles et ceux qui se battent contre la réforme des retraites, faites signe", écrit-il sur Twitter le 28 mars dernier.

En quelques heures, le jeune homme reçoit près de 150 retours "d'artistes plus ou moins connus venant de partout en France" dont le rappeur Hatik "parmi les premiers à avoir répondu", assure Guéno Fiasko.

"Quand on a posé une date et un lieu, ça a fait un premier tri. Ensuite on s'est concentré sur les artistes originaires d'Ile-de-France ou capables de venir par leurs propres moyens car nous n'étions pas en mesure de défrayer les trajets", détaille-t-il.

Résultat, plus d'une soixantaine d'artistes se produiront ce dimanche à Pantin entre 14h et 1h du matin. Chacun aura environ 10 à 15 minutes de passage sur scène et ce "peu importe sa notoriété", appuie Guéno Fiasko.

"Tous les engagements se valent. Un rappeur de son quartier est tout autant légitime à porter son message que des artistes comme Médine ou Souffrance. C'est d'ailleurs pour ça qu'on a fait le choix de mettre tous les noms des artistes au même niveau sur l'affiche du concert", précise le jeune homme.

Sensibiliser un nouveau public

Sur les recettes générées par l'événement, La Familiale s'engageait à l'origine à en reverser 50% à une caisse de grève et 50% aux artistes pour leurs prestations. "Au final on a dû changer", confie Guéno Fiasko, car "certains artistes nous ont dit qu'ils voulaient donner leur part".

Pour chaque place achetée, au prix de 10 euros l'unité, 100% des recettes générées seront donc versées aux caisses de grèves. Mais au-delà de récolter des fonds pour soutenir la grève, "ce concert a aussi pour objectif d'offrir un cadre militant à tout un public rap des quartiers, habitués de nos événements, qui ne se rend pas forcément en manif", précise le membre de La Familiale.

Preuve de l'intérêt du public pour cette initiative, trois jours après l'ouverture de la billetterie, le show affiche déjà complet. Un succès dont se réjouit Guéno Fiasko: "On pense déjà à reproduire l'événement dans l'avenir avec les artistes qui n'étaient pas disponibles et on a aussi incité les rappeurs en régions qui ne pouvaient pas se déplacer à recréer ce projet chez eux".

Carla Loridan