"Une énorme perte": l'inquiétude des agriculteurs après les inondations en Seine-et-Marne

Un réveil encore les pieds dans l'eau pour les Franciliens. D'importantes précipitations liées à la dépression Kirk ont engendré une crue record du Grand Morin, en Seine-et-Marne, et des inondations ce jeudi 10 octobre dans plusieurs communes du département. La vigilance rouge "crues" est maintenue pour l'aval de la rivière ce vendredi.
"Je tiens à apporter un mot de soutien à tous nos administrés qui vivent encore une nouvelle fois cet épisode dramatique. Pour l'avoir vécu en 2016, je sais que c'est particulièrement difficile. Pour certaines communes, c'est le quatrième épisode d'inondations", a assuré Valérie Lacroute, maire de Nemours et vice-présidente de la région en charge de l'agriculture, sur BFM Paris Île-de-France.
"Une énorme perte"
Parmi les personnes concernées par ces crues, les agriculteurs ont été particulièrement touchés. Leurs parcelles se sont retrouvées complètement sous l'eau.
"J'ai semé le week-end dernier ma culture de blé, il est germé donc s'il reste sous l'eau longtemps, il va y avoir une énorme perte. On est impatient et on espère que ça va descendre rapidement", confie au micro de BFM Paris Ile-de-France Olivier Georges, agriculteur, qui s'inquiète de conséquences lourdes sur le plan économique.
"Il va falloir plusieurs semaines avant de resemer, tout dépend de la météo qu'on va avoir derrière mais ça risque d'être compromis pour cette année. Ça sera un resemi 2025 puisqu'au fur et à mesure de la saison les jours raccourcissent et on arrive dans la saison des pluies", se désole-t-il.
Une enveloppe de 5,5 millions d'euros
Depuis 1 heure du matin, la décrue du Grand Morin est en cours. Sur la commune de Pommeuse, le niveau de l'eau était de 3,06 mètres, peu avant 8 heures. Il était à 3,75 mètres au plus haut ce jeudi. Toutefois, la décrue s'annonce très lente.
"La décrue va être très très longue. Malheureusement, ça prend des heures. En plus, les nappes phréatiques sont gorgées d'eau et nous sommes en automne, donc la saison n'est pas propice à un retour rapide à la normale", a précisé la vice-présidente de la région en charge de l'agriculture.
Une aide de 1,6 million d'euros avait été accordée aux communes, aux commerçants et aux artisans les plus touchés par les inondations du mois d'août dernier. Valérie Lacroute appelle à un nouvel élan de solidarité.
"On a débloqué une enveloppe de 5,5 millions d'euros, donc on refera un point avec nos agriculteurs. J'espère que l'Etat accompagnera les collectivités et bien évidemment, les assurances. Il faut que ce soit le jeu de la solidarité de tous les acteurs", a-t-elle conclu.
En déplacement en Seine-et-Marne ce jeudi, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a annoncé souhaiter que l'état de catastrophe naturelle soit décrété le plus vite possible. "Je crois qu'il n'y a pas de doute sur le fait que cela sera nécessaire pour un certain nombre de communes", a-t-elle lancé.