Inondations en Île-de-France: pourquoi le Grand Morin est-il particulièrement concerné par les crues?

Le Grand Morin a déjà fait l'objet d'une vigilance il y a deux semaines en raison des fortes pluies. Les sols saturés en eau expliquent en partie l'intensité de la crue qui touche la Seine-et-Marne ce jeudi 10 octobre.

Les habitants de Seine-et-Marne ont les pieds dans l'eau ce jeudi 10 octobre, alors que le Grand Morin fait face à une crue historique après le passage de la dépression Kirk. Avec un pic de crue à 3,75 mètres a été relevé à Pommeuse, commune particulièrement touchée par les inondations.

Pour autant la décrue s'annonce "très longue et très lente", avertit Isoline Garreau, conseillère départementale du canton de Nemours. En effet, la crue a localement atteint un plateau, ce qui signifie que le niveau de l'eau pourrait rester à sa hauteur actuelle pendant plusieurs heures. La décrue du Grand Morin n'est annoncée que pour la journée de vendredi.

L'un des plus petits cours d'eau recensés

Depuis mercredi, le Grand Morin est placé en vigilance rouge crues en lien avec le passage de la dépression Kirk et des fortes précipitations qu'elle a amenées. Un seuil de vigilance maximal qui peut interroger, compte tenu que le Grand Morin n'est pas un très gros fleuve.

C'est justement ce qui en fait un point de vigilance pour le site Vigicrues. Contacté par BFM Paris Île-de-France, le service d'information explique que le Grand Morin est l'un des plus petits cours d'eau répertoriés sur le site d'autres petits cours d'eau d'Île-de-France, et notamment de Seine-et-Marne, n'y sont pas référencés et ne font donc pas l'objet d'un statut de vigilance aussi visible.

Les autres cours d'eau majeurs référencés sur le site, comme la Marne ou la Seine, disposent quant à eux d'une marge plus importante avant qu'un tel seuil d'alerte ne soit activé.

Des niveaux encore en hausse

Par ailleurs, le Grand Morin a déjà fait l'objet d'une vigilance il y a deux semaines, en raison des fortes pluies qui ont touché le secteur. Les sols se sont donc trouvés détrempés, saturés en eau, au moment du passage de la dépression Kirk, ce qui explique pourquoi cette crue est aussi importante.

Le Grand Morin a d'ailleurs dépassé son record historique de 2016, où la crue avait atteint 3,42 mètres. À Pommeuse, le pic de crue a été relevé à 3,75 mètres ce jeudi. La crue a d'ailleurs atteint par endroits un plateau, ce qui signifie que son niveau devrait se maintenir pendant plusieurs heures, avant la décrue annoncée pour ce vendredi.

D'autres cours d'eau du département ont été affectés. Le Loing a lui aussi débordé, sans avoir de conséquences aussi importantes que pour le Grand Morin, rassure Isoline Garreau.

Si la crue a atteint son pic en amont, en aval, les niveaux d'eau pourraient continuer d'augmenter dans les prochaines heures. Ces ondes de crues qui viennent de l'amont vers la Marne et ses affluents pourraient provoquer des hausses du niveau des autres cours d'eau. À Paris, le niveau de la Seine devrait notamment monter, sans pour autant faire face à une crue inhabituelle.

Julien Rifflet avec Laurène Rocheteau