"Ça râle un peu à Paris": Pécresse annonce des "hausses régulières" mais "modérées" du Navigo

Valérie Pécresse le 13 juin 2024, à Paris - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP
"C’est une de mes plus grandes fiertés." Au moment d'évoquer le thème des transports en Île-de-France au détour d'un entretien fleuve accordé au Parisien, Valérie Pécresse s'est félicitée du virage entrepris depuis son arrivée à la présidence de la région, il y a près de 10 ans.
Dans les six prochaines années, pas moins de 300 kilomètres de lignes de métro doivent ouvrir dans le cadre du Grand Paris Express. Une opération qui nécessite de lourds investissements selon celle dont le second mandat s'achèvera en 2028. Elle assure ce dimanche 9 mars que les hausses du pass Navigo resteront "modérées" par rapport au prix actuel de 88,80 euros par mois.
"Je peux m’engager aujourd’hui et dire que le pass Navigo n’augmentera pas d’ici 2031 de plus de l’inflation +1% chaque année. Nous aurons des hausses régulières mais elles seront très modérées", détaille-t-elle dans les colonnes du média local, à l'aune d'un accord conclu en septembre 2023 avec le gouvernement d'Elisabeth Borne.
Si elle estime que la "révolution des transports" est l'une de ses plus grandes "réussites", Valérie Pécresse reconnaît néanmoins la grogne des habitants de Paris intramuros face à l'augmentation des tarifs au 1er janvier 2025. Et ce, notamment en raison de l'instauration du ticket métro-train-RER universel à 2,50 euros (contre 2,10 euros dans Paris avant). Auparavant, les résidants de banlieue voyaient eux le prix de leur trajet varier en fonction de leurs zones de provenance et de destination.
Un vrai prix à 274 euros?
"Je veux construire une région unie, où chaque habitant a la même dignité, les mêmes chances de réussir, se justifie Valérie Pécresse. Alors ça râle un peu à Paris parce que ça a augmenté les tarifs. Mais les Parisiens sont privilégiés en matière de transports. Je me bats aussi pour leur qualité".
D'après les chiffres avancés par la patronne du mouvement Soyons Libres affilié aux Républicains (LR), le coût annuel des travaux pour maintenir le réseau SNCF depuis 2015 a été multiplié par quatre, pour arriver désormais à 800 millions d'euros.
Selon elle, "le Navigo devrait coûter 274 euros" sans l'argent versé par la région, les départements, et la Ville de Paris.
"Des tarifs extrêmement favorables" avec les employeurs
Par ailleurs, la candidate LR à la dernière présidentielle juge que les tarifs demeurent attrayants, au vu des remboursements effectués par les employeurs franciliens à leurs salariés.
"90 % des usagers ont un remboursement employeur et ne payent que 44,40 euros, voire 22,20 euros pour ceux dont l’abonnement est pris en charge à 75%. Ce sont des tarifs qui sont extrêmement favorables", souligne la femme politique assurant qu'elle "n’augmente pas les tarifs pour le plaisir".
En l'occurrence, elle rappelle que la forte élévation des tarifs du Navigo en 2023 (de 75,20 euros à 84,10 euros) est le résultat de l'absence d'aide de l'État pour rembourser les pertes du Covid.
"Je me suis retrouvée avec une dette très importante et là je n’ai pas eu le choix. Je n’avais plus une ressource pour faire rouler les trains. À cela se sont ajoutées les conséquences de la guerre en Ukraine: une forte inflation et des coûts de l’énergie qui se sont envolés…", dit-elle.
Selon Le Parisien, le nombre d'usagers franciliens ayant opté pour un pass Liberté+ a presque doublé entre novembre 2024 et ce mois de février 2025 pour dépasser la barre du million de contrats souscrits. Celui-ci permet d'accéder au tarif de 1,99 euro par trajet (voire 1,60 euro pour le bus ou le tramway), au lieu des 2,50 euros.
Imaginé pour s'adapter à l'essor du télétravail, ce forfait, dont le montant total prélevé dépend du nombre de voyages effectués sur le mois écoulé, sera d'ailleurs disponible "au mois de juin" sur les smartphones Android et iOS, a annoncé Valérie Pécresse.