Augmentation du pass Navigo: l'accord entre IDFM et l'Etat est "insoutenable" pour Anne Hidalgo

La maire PS de Paris Anne Hidalgo à l'Hôtel Beauvau à Paris, le 23 mai 2023 - Geoffroy VAN DER HASSELT © 2019 AFP
Le prix du pass Navigo devrait augmenter ces prochains mois. Île-de-France Mobilités (IDFM) vise pour 2024 "2,6% de hausse des tarifs" du pass, soit pour "les usagers une contribution à hauteur de l'inflation" prévue l'an prochain, a déclaré sa présidente Valérie Pécresse lors d'une conférence de presse ce mardi, en compagnie du ministre délégué aux Transports Clément Beaune.
Une nouvelle augmentation "antiécologique et antisociale", tacle Anne Hidalgo ce mercredi sur X, anciennement Twitter. Comme révélé lundi par BFM Paris Île-de-France, une telle hausse augmenterait le tarif mensuel du pass toutes zones à environ 86,30 euros, soit 2,20 euros de plus que les 84,10 euros actuels.
La fixation des tarifs de l'année prochaine dépendra de l'issue de négociations avec les collectivités locales franciliennes, dont la contribution au budget d'IDFM devrait augmenter, de même que celle de la région Île-de-France, présidée par Valérie Pécresse.
Selon la maire de Paris, cette hausse "se fait dans le dos des usagers et des collectivités qui n'ont pas été invités aux négociations". Ainsi selon l'élue, "l'accord entre Clément Beaune et Valérie Pécresse sur le pass Navigo est insoutenable".
"Comme toujours, les collectivités prendront leur part alors même qu’elles sont déjà asphyxiées par la diminution de leurs ressources orchestrée par l’État. Je rappelle qu'en 2023, la dotation de l'État pour Paris est de 0€. Il faut impérativement trouver d'autres sources de financement", martèle l'édile.
Augmentation de la taxe de séjour
De 1,9 à 5,70 euros dans un hôtel trois étoiles, et de 5 à 15 euros dans un palace. La présidente de la région Valérie Pécresse et le ministre chargé des Transports ont annoncé ce mardi un triplement de la taxe de séjour pour les touristes dans le cadre d'un accord entre l'Etat et la région sur le financement des transports franciliens.
Cette hausse de la taxe de séjour permettra de faire contribuer les touristes au financement des transports franciliens et de modérer la hausse des tarifs pour les usagers. Mais Anne Hidalgo ne semble pas totalement satisfaite de cette augmentation et juge que le "triplement" de la taxe de séjour "ne peut pas être au seul profit de Valérie Pécresse".
"Pour plus de justice, je demande à ce que la taxe de séjour corresponde à un pourcentage du prix de la nuitée fixé à 5%, comme à Berlin. Cela permettrait à la fois de financer les transports et les collectivités", nuance la maire de Paris.
Anne Hidalgo explique que "pour la ville de Paris, il s’agit d’une ressource très importante". "Il n’est pas question de la voir diminuer dans cette opération de passe-passe entre Clément Beaune et Valérie Pécresse", poursuit la maire.
La proposition d'un ISF climatique
En plus de la taxe de séjour, Anne Hidalgo propose un autre moyen de financer les transports en commun franciliens, avec la mise en place d'un "impôt de solidarité sur la fortune (ISF) climatique". Cet impôt "viendrait apporter sa contribution à l’effort collectif pour permettre aux Franciliens de bénéficier d’une offre de transport digne à un prix raisonnable".
Enfin pour l'ancienne candidate à la présidentielle, "l’augmentation de la contribution des entreprises à l’effort collectif est absolument indispensable".